Elevé à la dignité du Maréchal du Tchad, le Président Idriss Déby a revêtu ses nouveaux attributs avec en toile de fond les critiques de l’opposition alors que le pays de Toumaï célèbre son 60 anniversaire d’indépendance.
La colère, les critiques, les contestations, les protestations et les condamnations de l’opposition et de la société civile n’ont pu arrêter la détermination des partisans du Chef de l’Etat de voir ce dernier revêtir les attributs de Maréchal. Et le moment choisi pour cette cérémonie ne manque non plus de symbolique puisque ce 11 août 2020, le Tchad célèbre le 60 anniversaire de son accession à la souveraineté internationale.
Dès la matinée, le dispositif « d’intronisation » était déjà en place au Palais de la Démocratie, siège de l’Assemblée nationale qui a fait sa toilette pour immortaliser cet événement. Revue des troupes conformément aux us républicains, déploiement des forces de défense et de sécurité, danses et applaudissements dans les rangs de la majorité présidentielle sous les auspices du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir).
Les tchadiens en grand nombre, dont des militants et sympathisants, avaient pris l’assaut des artères de Ndjamena, la capitale, pour contempler de prêt leur champion. Les banderoles déployées à l’effigie et dont des messages à l’instar de «le Maréchal du Tchad, l’honneur et la fidélité » résument l’état d’esprit des partisans du régime. En fin de matinée, Idriss Déby reçoit ses attributs de Maréchal du Tchad des mains du Grand chancelier des ordres nationaux, le général Yaya Oki Dagache. Il s’agit notamment d’une vareuse bleue sombre col doré et d’un sabre.
Intronisé, le Maréchal-Président peut prendre la parole pour exprimer sa gratitude au peuple tchadien pour la confiance et dédier cette distinction à tous ses frères d’armes, officiers et soldats qui paient de leur vie pour libérer le Tchad et assurer la paix et la sécurité des tchadiens. « J’ai accepté ce titre de Maréchal pour récompenser leur vaillance et leur sacrifice. Je voudrais dire à tous ces hommes et femmes que je porte seul les attributs du Maréchal, mais les porte en leurs noms, morts, à la retraite ou jeunes », déclarera en substance le désormais Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno.
Dans les rangs du pouvoir, c’est un sentiment de « satisfaction » qui est partagé pour cette « reconnaissance nationale » à l’actuel Chef de l’Etat. « Les députés, élus du peuple, jettent un regard rétrospectif sur ce qui a été accompli en 60 ans et ils ont identifié un des enfants du pays qui a consacré le plus clair de son temps à défendre l’intégrité du Tchad, la sécurité de nos concitoyens, donc ils ont décidé de l’élever à la dignité de maréchal le jour des 60 ans de notre pays. C’est symbolique, pour lui dire : nous sommes fiers de votre engagement pour assurer l’intégrité de notre territoire et la défense de nos concitoyens », a confié Jean-Bernard Padaré, porte-parole du parti présidentiel, le Mouvement patriotique du salut.
Naturellement, l’élévation d’Idriss Déby au grade de Maréchal n’a pas trouvé un écho favorable auprès de tous les tchadiens, en l’occurrence, l’opposition qui n’a pas porté les gangs pour dénoncer les « dérives dictatoriales » du Chef de l’Etat et du régime qu’il incarne. « C’est un crime national que de faire coïncider cet événement avec l’anniversaire de notre indépendance. Le mode de fonctionnement que nous connaissons va faire en sorte que chaque année, on va plutôt privilégier le maréchalat et donc on va reléguer le 11 août 1960 aux calendes grecques. C’est irresponsable et personne ne peut l’accepter », a déclaré l’opposant Saleh Kebzabo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR).
Malgré cette levée de bouclier de l’opposition, le nouveau Maréchal et ses partisans se montrent plutôt sereins et « déterminés » pour poursuivre le développement du pays, nonobstant un environnement économique difficile et les défis sécuritaires auxquels le Tchad est confronté.
Un commentaire
De vrais bouffons, nos chefs d état. Le monde ne peut jamais nous prendre aux sérieux avec de tels troubadours. Ou c est un mr comme ibk qui porte au poignet une montre de 50millions pour aller serrer la main de ceux qui lui donne l aumône, le comble du ridicule .