Les Emirats arabes unis et Israël ont conclu le 13 août 2020 un accord de paix qualifié d’ historique. La normalisation intervenue sous l’égide des Etats-Unis se serait faite en échange, côté israélien, de la décision de « suspendre l’annexion des territoires palestiniens ». Le premier ministre Benyamin Nétanyahou, a tenu à préciser que « c’est un report et non un renoncement » mettant un bémol aux déclarations faites plutôt par des officiels émiratis. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a rejeté l’accord de paix, le qualifiant de « trahison » de la cause palestinienne.
Elle a également rappelé son ambassadeur à Abou Dhabi, et appelé à une « réunion d’urgence » de la Ligue arabe pour le dénoncer. La normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis « ne sert pas la cause palestinienne », a aussi dénoncé rapidement le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.
Réagissant à la nouvelle, le ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Yves Le Drian, a, dans un communiqué, appelé à « la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue de l’établissement de deux Etats (…) pour permettre une paix juste et durable dans la région ».
Des délégations israéliennes et des Emirats doivent se rencontrer dans les semaines à venir pour signer des accords bilatéraux portant sur l’investissement, le tourisme, des liaisons aériennes directes, la sécurité, les télécommunications et d’autres sujets. Reste à savoir comment le Monde Arabe réagira-t-il à cet accord signé au téléphone entre le président américain, Donald Trump, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier d’Abou Dhabi surnommé MBZ et partisan de plus d’ouverture du Monde arabe en général. Cet accord de normalisation peut être vu comme une fuite en avant au regard de la contrepartie faible et non garantie. D’aucuns pourront y voir un pari audacieux pour la paix, attendu que depuis 1994, le processus de paix n’a pas tellement avancé. Après 8 guerres souvent perdues contre l’ennemi commun, le monde arabe est entrain de se sciender en deux, avec un des partisans de la normalisation qui ont une position quasi-commune avec les Emirats-Arabes Unis. La réaction de l’Arabie Saoudite sera guettée dans les prochaines heures ou jours.