L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz , en garde à vue depuis hier 17 août, est interrogé par la Direction générale de la sûreté nationale et la Brigade de répression des crimes économiques et financiers. Fait majeur à signaler, il n’est pas assisté par un avocat.
Le ministère de la Justice vient de reconnaitre en filigrane ce qui consisterait en une entorse aux droits de tout justiciable. Dans un communiqué rendu public ce 18 août, le ministère affirme que «le droit d’un avocat de soutenir ses clients devant le contrôle judiciaire n’implique pas nécessairement la participation aux recherches effectuées par les policiers judiciaires, conformément au Code de procédure pénale».
De sources concordantes, l’ancien président de la République avait fait preuve de récalcitrance avant de se rendre compte qu’il ne pouvait se soustraire à une convocation de la police. Selon la presse locale, une confrontation est prévue entre l’ex-président -contre qui pèsent des soupçons de corruption – et une pléthore d’anciens ministres qui l’ont tous désigné comme étant le seul coupable dans l’attribution de juteux contrats de gré à gré allant de 2008 à 2019.
En attendant la brigade des crimes économiques a demandé aux banques primaires de lui transmettre les relevés de comptes bancaires de pas moins de 76 personnes citées dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’économie nationale mauritanienne sous le magistère de Mohamed Abdel Aziz, président de la République islamique de Mauritanie, de 2008 à 2019.