A quelques jour du vote décisif du 27 août devant ou non renouveler le mandat du président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina, le Nigeria vient de doubler ses droits de vote, passés de 9 à 16, 8 % à la faveur de la libération de sa souscription dans le cadre de la dernière augmentation du capital.
Le pays de Muhammadu Buhari devient donc, de loin, le premier actionnaire de la BAD au 31 juillet 2020 et se positionne pour peser fortement dans le renouvellement du mandat de son ressortissant mis à mal par les allégations des lanceurs d’alerte. L’élection requiert deux majorités: la globale calculée sur les 81 membres de la banque et la régionale calculée sur les membres africains.
Chez les pays africains, appelés membres régionaux, l’on retrouve, derrière le Nigeria, l’Egypte avec 4,77% des voix, la Libye avec 4,192% des voix, l’Afrique du Sud avec 4,173% des voix et l’Algérie avec 4,055% des voix. La Côte d’Ivoire vient derrière avec 3,093% des voix. En tout, les pays africains représentent 60,93% des voix.
Chez les membres non régionaux, le premier actionnaire est l’Allemagne avec 7,47% des voix, suivie des USA (5,47% des voix), du Japon (4,5%), du Canada (3,17%), de la France (3,1%), et de la Norvège (2,1%). Certains confrères avaient cru que la crise au sein de la Banque Africaine de Développement relevait de la guerre commerciale USA-Chine. Il s’agit d’une erreur puisque l’Empire du Milieu est actionnaire à hauteur de 1% et ne montre aucun intérêt pour passer à la vitesse supérieure. La Chine qui est seulement 9ème contributeur du fonds FAD avec 95 millions d’UC est de loin le premier bénéficiaire des projets de la BAD. Nous y reviendrons.