Après plus d’un mois d’attente, la Tunisie se dote d’un nouvel appareil gouvernemental pour s’attaquer aux urgences. Ainsi, le Premier ministre désigné, Hichem Mechichi, a annoncé, mardi 25 août, la formation de son gouvernement, composé uniquement de 28 technocrates.
Dans un point de presse, le chef du gouvernement a indiqué que 25 ministres et 3 secrétaires d’Etat vont désormais piloter les projets et programmes économico-sociaux du pays. Parmi ces ministres, on retrouve des personnalités très connu dans le milieu des affaires. Il s’agit d’Ali Kooli, patron de banque qui dirigera désormais le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Investissement. De Ibrahim Bartagi , qui occupe le poste de ministre de la défense et de Othman Jerandi, un diplomate de carrière ayant déjà occupé ce poste en 2013 avant d’être conseiller diplomatique du président tunisien Kais Saied.
Le premier ministre estime que face aux multiples défis économiques dans un contexte de crise sanitaire du coronavirus, l’heure est à la mobilisation des compétences. Une synergie d’ensemble, souligne-t-il, doit être constituée pour sortir la Tunisie de la crise et aller dans d’autres projections. Selon plusieurs observateurs, ce gouvernement technocratique est une réponse aux politiciens.
La Tunisie n’a pas actuellement besoin de tiraillements politiques mais de mobiliser ses ressources humaines pour relever le défi du développement socio-économique du pays. Pour mémoire, Hichem Mechichi est le troisième chef du gouvernement désigné depuis les élections législatives d’octobre 2019. Il remplace à ce poste Elyes Fakhfakh, qui a été poussé à la démission en juillet par le parti islamiste Ennahdha sur fond de soupçon de conflit d’intérêts. Le sort du gouvernement doit être décidé lors d’une session exceptionnelle du Parlement dans les dix jours qui viennent. Le gouvernement devra alors obtenir le soutien d’au moins 109 députés sur 217. À défaut, le président Saïed, très critique du système parlementaire partisan, pourrait dissoudre l’Assemblée et déclencher des élections anticipées pour début 2021.