La 55ème session annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque Africaine de Développement (BAD) s’ouvre aujourd’hui à Abidjan, à partir de 10h: OO GMT, en mode virtuel, donnant le coup d’envoi des assemblées générales de l’institution.
Cette réunion des gouverneurs des 54 pays membres régionaux et 27 membres non régionaux, précédée des allocutions du président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, de madame Kaba Nialé, ministre du plan et présidente du bureau du conseil des gouverneurs de la BAD et, enfin, du président Akinwumi Adesina, seul candidat à sa propre réélection (c’est l’un des enjeux de ces assemblées) est très attendue par les États et les partenaires de la banque de développement.
Le thème central de la session des gouverneurs est axé sur la gestion de la pandémie : « mieux reconstruire l’Afrique après la pandémie de COVID-19 » Les gouverneurs de la BAD, des ministres des Finances et de l’Économie des pays membres, vont passer en revue la situation globale de la banque et, important, donner leur feu vert (sauf surprise) pour les élections en mode virtuel prévues le 27 août.
L’institution panafricaine qui a reconduit son triple A auprès de Fitch et Standard & Poor’s devrait dés le lendemain des assemblées générales aller à la chasse de la libération des parts souscrites par les pays membres, fin 2019, à l’occasion d’une augmentation de capital record par le volume souscrit (le capital est passé de 115 milliards de dollars à 208 milliards de dollars ) mais dont seuls 9 membres (à la notable et temporaire exception des États-Unis) ont honoré leurs engagements.
Or il faut du cash pour faire baisser certains ratios et indicateurs de liquidités (actuellement à plus de 100%), consolider les acquis et la confiance du marché financier et conserver le pouvoir de décaissement de la Banque. Il faut aussi des capitaux pour faire face à la dégradation de la note de 9 pays membres du fait du covid -19 et donner de l’envergure à la réponse Covid initiée par la BAD suite à une souscription record à la Bourse de Londres.
Sur un autre volet, en décembre 2019, les donateurs du Fonds africain de développement se sont engagés à verser 7,6 milliards USD dans le cadre de la quinzième reconstitution du capital de la Banque, afin d’aider les pays les plus pauvres d’Afrique. Ce fonds est alimenté principalement par les pays non africains est le guichet d’accès pour une quarantaine de pays africains (pays à faible revenu ) dépendants des ressources concessionnelles. Ces assemblées vont sauf surprise connaître leur point culminant le 27 août 2020, par la réélection (acquise selon les pronostics) du huitième président de la Banque, qui aura besoin pour cela de la majorité des votes des Etats membres et de la majorité simple des Etats africains.
Premier citoyen nigérian à occuper de telles fonctions, Akinwumi Adesina, 60 ans, a été élu le 28 mai 2015 pour une durée de cinq ans par le Conseil des gouverneurs de la Banque, au cours des Assemblées annuelles, qui s’étaient tenues cette année-là à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cinq ans plus tard, le concepteur des High Five doit faire face aussi, au delà de son bilan positif et de son charisme indéniable, à une série d’allégations soulevées par les lanceurs d’alerte et que deux rapports, du comité d’éthique en interne et d’un panel d’experts en externe , ont tenté d’enterrer, dédouanant le président pour «absence de preuves ». La patate chaude est entre les mains des gouverneurs qui doivent aussi entériner une résolution allant vers plus de restrictions de la procédure des lanceurs d’alerte.
10H30 GMT
Pour Kaba Nialé, le mandat 2020 fut une année de challenge
Par Issouf Kamgaté, Abidjan.
A l’ouverture des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement, ce mercredi 26 août, Kaba Nialé, ministre ivoirienne du Plan et du Développement et présidente du conseil du bureau des gouverneurs de la BAD, a réaffirmé que le mandat 2020 fut un mandat de challenge. Souhaitant un bon processus électoral aux participants, la ministre a rappelé les prouesses réalisées par l’institution au cours de l’année 2020, notamment l’augmentation du capital, le maintien de la triple A ( Fitch et Standard & Poor’s ). La banque a aussi mobilisé un montant record de trois milliards de dollars lors de l’introduction de son emprunt obligataire social « Combattre le Covid-19 » à la Bourse de Londres.
En plus des 55 ème sessions annuelles du Conseil des gouverneurs de la Banque et de la 46ème session annuelle du Fonds africain de développement 2020, les administrateurs vont élir le nouveau président de la Bad lors de ces assemblées. Or un seul candidat est en lice: il s’agit du président sortant Akinwumi Adesina. Malgré les soupçons de mauvaise gouvernance à son encontre, le nigerian a tenu tête aux accusations, blanchi par la revue indépendante du panel des experts conduite par l’ancienne présidente irlandaise, Mme Robinson.
La rencontre de haut niveau se tient dans un contexte chamboulé par la Covid 19 qui a revu à la baisse la croissance de l’Afrique. Et selon le supplément du rapport révisé des perspectives économiques du contient, la croissance n’a pas été inclusive. « Malgré les solides performances de croissance de l’Afrique, environ 1/3 seulement des pays ont réalisé une croissance inclusive réduisant à la fois la pauvreté et les inégalités ».
Le président Ouattara félicite Adesina
Le Président Alassane Ouattara, qui a présidé cette cérémonie d’ouverture, a félicité Akinwumi Adesina pour avoir donné une notoriété à la BAD et pour avoir facilité les accords de prêts aux pays membres pour faire face à la crise sanitaire.
Pour les 54 pays africains et les 27 pays non régionaux qui se positionnent de plus en plus au cœur des prises de décisions, la banque a encore de nombreux défis à relever : «intensifier les réformes structurelles pour diversifier leur base productive ; renforcer la résilience aux épisodes climatiques extrêmes en adoptant des techniques agricoles climato-intelligentes, tout en fournissant aux ménages des plateformes de partage des risques et créer plus d’espace budgétaire pour étendre les filets de protection sociale…».
11 heures GMT
Adesina sollicite solennellement un deuxième mandat
« je m’offre à vous, nos gouverneurs, pour votre considération en vue de l’élection pour un second mandat à la présidence », déclare le président de la BAD, Akinwumi Adesina, dans son discours lu aujourd’hui, 26 août 2020, à l’ouverture des assemblées générales de l’institution panafricaine. « Le temps est passé si vite », rappelle-t-il, détaillant son bila. « Notre impact sur le progrès de l’Afrique a également été rapide au cours de ces cinq années: 18 millions de personnes ont désormais accès à l’électricité. 141 millions de personnes ont bénéficié de technologies agricoles améliorées pour la sécurité alimentaire. 15 millions de personnes ont accès au financement. 101 millions de personnes ont accès à des transports améliorés. Et 60 millions de personnes ont eu accès à l’eau et à l’assainissement. 32 ». Le nigérian a remercié le président Ouattara pour son soutien réaffirmé.