Les autorités mauritaniennes ont remis son passeport à Moktar Djay, administrateur, directeur général de la Société minière SNIM pour une mission à l’étranger, avance le site Mauriweb. L’information intervient moins de 24 heures après que l’ADG de la SNIM, ancien ministre de l’Economie et des Finances, ait subi un interrogatoire, cinq heures durant, samedi 29 août, par la brigade de répression des crimes économiques et financiers.
Sous contrôle judiciaire, Moktar Djay va devoir remettre son passeport aux autorités après ladite visite de la délégation de la SNIM à l’étranger. La mise sous contrôle judiciaire de l’ADG de la SNIM a retardé un décaissement d’un prêt de 59 millions $ accordé à la société minière par la Banque européenne d’investissement (BEI).
En attendant, le ballet des auditions se poursuit pour les ministres de l’ex- président Aziz épinglés par la commission d’enquête parlementaire
Ainsi, Mohamed Kembou et Mohamed Abdel Vettah, respectivement ministre délégué auprès du ministère des Finances et ministre du Pétrole de l’Energie et de Mines sous Aziz, viennent d’être auditionnés à leur tour par la brigade des crimes économiques et financiers dans le cadre de l’enquête judiciaire sur les crimes économiques et financiers commis sous le magistère d’Aziz qui fut chef d’Etat mauritanien de 2008 à 2019. Leur audition intervient après celles de toute une cohorte d’anciens ministres. Mohamed Kembou a interrogé sur le dossier du foncier qui occupe une place centrale dans l’enquête judiciaire sur la gouvernance Aziz caractérisée par l’attribution des gros contrats de gré à gré, des marchés douteux ainsi que le bradage et détournements de biens publics.
Mohamed Abdel Vettah quant à lui a été entendu sur les juteux contrats électriques attribués dans des conditions opaques à l’image de contrats attribués à l’indien Kalpa-taru gagnant en fin de règne d’Aziz des projets électriques Nouakchott/Keur Per et Nouakchott/Keur Macene d’un montant global d’environ 89 millions $. Mohamed Ould Abdel Vettah à qui on reproche des accointances avec l’indien Kalpa-taru a été d’ailleurs débarqué du gouvernement récemment. Il est actuellement sous contrôle judicaire tout comme l’ex-président Aziz et bon nombre de ses anciens ministres.