Un bulletin hebdomadaire diffusé en partenariat avec Aza.
Le taux de change lié à la COVID-19 au Soudan du Sud
Les banques centrales d’Afrique ont pris diverses mesures pour préserver la stabilité et protéger les moyens de subsistance contre les effets de la COVID-19, allant de la réduction des taux de crédit au déploiement de réserves limitées en dollars. Au Soudan du Sud, la banque centrale est à court d’options. Il a averti que la monnaie nationale, la livre sud-soudanaise, se dévaluait rapidement comme suite à la chute de la production de pétrole passant de 250.000 BPD avant la guerre civile à 180.000 BPD maintenant pour un dollar, conséquence des prix volatiles du carburant pendant la pandémie.
La livre sud-soudanaise se négocie à plusieurs taux car la banque centrale n’a pas de système pour unifier l’argent entrant et sortant du pays. Par exemple, la semaine dernière, le taux de la Banque centrale était de 165 par dollar, tandis que le taux des banques commerciales était de 190 et que les négociants du marché informel échangeaient 400 livres pour un dollar. Le sous-gouverneur a déclaré que la banque centrale ne pouvait faire que peu de choses à ce sujet car elle n’a pas assez de réserves pour intervenir. Sans intervention, la livre du Soudan du Sud risque une nouvelle dévaluation, limitant la capacité d’achat des importations. Par conséquent, les prix des produits essentiels comme l’huile, la viande et les céréales vont monter en flèche et l’inflation suivra. Un soutien semble nécessaire.
La chute des infections sous-tend la stabilité du Rand
Le Rand a gagné au cours de la semaine, passant en dessous de 17 unités contre le dollar pour culminer à 16,81, alors que les investisseurs se réjouissaient des pourparlers commerciaux positifs entre les États-Unis et la Chine tout en nourrissant l’espoir élevé qu’un traitement contre le coronavirus pourrait bientôt être disponible pour aider à réduire la pandémie, même en l’absence d’un vaccin. Dans le pays, les Sud-Africains ont enregistré le nombre le plus bas de nouvelles infections depuis le mois de mai. Le climat favorable n’a été que légèrement atténué mercredi avec un affaiblissement de 0,45 % du Rand après que l’indice des prix à la consommation (IPC) annuel ait bondi pour atteindre un sommet depuis 4 mois passant à 3,2 % en juillet, contre 2,2 % en juin, alors que les restrictions ont continué de s’atténuer. Bien que les attentes du marché dépassent le consensus de 3,1 %, l’inflation demeure bien en deçà de la cible de 3 à 6 % de la banque centrale. “Nous prévoyons une pression négative sur le Rand qui tendra a s’alléger dans les jours à venir”, déclare les analystes de AZA.
Nouveau mécanisme de la BCN pour stabiliser le Naira
Le Naira est resté stable par rapport au dollar sur le marché parallèle au cours de la semaine, maintenant des niveaux de 472/477, au milieu de nouvelles mesures de la Banque Centrale du Nigeria (BCN) visant à aider à stabiliser le taux de change. Le mécanisme de vérification des prix des produits est un contrôle de la surfacturation sur le marché des changes, des prix de transfert, des frais de double traitement et d’autres coûts évitables. Dans sa campagne pour une utilisation prudente des ressources en devises, la BCN a également interdit aux agents acheteurs ou à d’autres tiers d’accéder à sa plateforme SMIS FX par le biais de transactions dites Form M. Nous constatons que ces mesures contribuent à la stabilité du Naira au cours des semaines à venir.
L’intervention de la BCK face à une forte préssion
Le Shilling du Kenya s’est négocié régulièrement à des niveaux de 107,95/108,15 au cours de la semaine, en raison de la forte demande en dollars des fabricants et du secteur de l’énergie, combinée aux sociétés qui versent des dividendes aux investisseurs étrangers. La Banque Centrale du Kenya (BCK) a atténué la volatilité de la devise en vendant des dollars, comme l’indique une baisse des réserves de change utilisables à 9175 millions de dollars (5,6 mois de couverture des importations) contre 9249 millions de dollars la semaine précédente. Nous prévoyons d’autres pressions sur le Shilling cette semaine, compte tenu de la hausse des prix du pétrole et de la demande en dollars pour régler les factures d’importation de fin de mois.
Le Shilling ougandais fait face à la demande des fabricants en dollars
Le Shilling ougandais s’est stabilisé à des niveaux de 3672/3680 en raison de la faible demande en dollars de la part des importateurs combinée aux entrées de fonds des ONG. Cependant, nous prévoyons que la pression reviendra cette semaine, car nous prévoyons une augmentation de la demande en dollars des importateurs dans les secteurs manufacturiers.
La Tanzanie abaisse sa note équilibrée duite à l’intervention de la BDT
Le Shilling tanzanien s’est renforcé pour une troisième semaine consécutive, grimpant à 2311/2325 (2318) contre le dollar alors qu’il était à 2315/2325 (2320) il y a une semaine. La Banque de Tanzanie a participé en tant que vendeur net de dollars pour la gestion de la liquidité visant à maintenir des conditions de marché monétaire ordonnées. La semaine dernière, Moody’s a abaissé la cote des émetteurs de devises et de devises locales du gouvernement de la Tanzanie à B2, la faisant passer de B1 à B2, affirmant qu’elle reflète les faiblesses de la gouvernance, en particulier l’imprévisibilité des politiques.
Cependant, Moody’s a amélioré ses perspectives pour les faire passer de négatives à stables, reflétant l’économie relativement grande et diversifiée de la Tanzanie. Cette semaine, la BDT a mis les banques et les institutions financières au défi de financer des secteurs comme les entreprises agricoles et touristiques pour les aider à se remettre de la COVID-19. Nous prévoyons un Shilling stable au cours de la semaine à venir, soutenu par les entrées des exportations de produits de base, y compris le café, les noix de cajou, le coton et l’or, correspondant à la demande en dollars.
Auteurs:
Michael Nderitu Chief Risk Officer; Murega Mungai Trading Desk Manager; Terry Karanja, Treasury Associate, Aza.