L’insolvabilité de l’Etat congolais attise la colère des fournisseurs alors que le pays traverse une conjoncture économique difficile avec la dépréciation des cours du pétrole qui représente plus de 80% des revenus.
Par Achille Mbog Pibasso.
La cessation de l’apurement de la dette intérieure provoque la grogne des fournisseurs qui déclarent ne plus recevoir aucun paiement depuis quatre ans. Une situation difficile ayant provoqué la faillite de plusieurs entreprises, incapables de poursuivre leurs activités pour défaut de paiement.
Du coup, le Collectif des opérateurs économiques du Congo (COPOECO) dont l’objectif est d’exercer la pression sur les pouvoirs publics afin qu’ils respectent les clauses contractuelles vient d’être porté sur les fonts baptismaux.
Sur la seule période 2014-2016, l’Etat congolais doit plus de 300 milliards de FCFA aux fournisseurs. Ces derniers tirent la sonnette d’alarme d’autant que la crise sanitaire liée au Covid-19 est venue accentuer leurs difficultés.
Un contexte peu favorable aux entreprises
« L’Etat congolais fait un effort pour payer les salaires. De la même façon qu’il paie les salaires, il pourrait regarder dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure
comment mettre au moins sept milliards de FCFA pour commencer à apurer notre dette petite à petit », estime le Collectif.
A cause de la chute brutale des cours du pétrole le Congo est entré dans une récession économique ayant causé l’arrêt de plusieurs chantiers. En mai dernier, le pays a pu obtenir un prêt de 300 millions de dollars auprès du FMI dans le cadre d’une aide d’urgence pour faire face aux conséquences du coronavirus. Ces derniers temps, Brazzaville a essuyé des échecs à accéder au financement international.
Il en est par exemple du programme de réformes économiques adossé à la Facilité élargie du crédit (FEC) signé par des pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) avec le Fonds monétaire international et dont seuls le Congo et la Guinée équatoriale n’ont pu conclure un accord avec cette institution de Brettons Woods.
Raison pour laquelle les fournisseurs réfutent le non-paiement de leurs créances à la baisse des prix de pétrole, expliquant qu’il s’agit globalement d’un problème de gouvernance que les autorités doivent résoudre.