Le lundi 31 août 2020, le cardinal Jean Pierre Cardinal Kutwa, dans une conférence de presse, avait appelé le Président de la République Alassane Ouattara à renoncerà un nouveau mandat présidentiel en ces termes: «je ne peux pas ne pas me tourner avec respect vers le Président de la République, Chef de l’Etat, dont la candidature à ces prochaines élections, n’est pas nécessaire à mon humble avis. Son devoir régalien de garant de la constitution et de l’unité nationale appelle son implication courageuse, en vue de ramener le calme dans le pays…».
Ce mercredi 2 septembre, des ministres et cadres catholiques du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), ont réagi à travers une conférence de presse organisée dans l’enceinte de la Cathédrale Saint Paul du Plateau. Le porte parole de cette association, Kobenan Kouassi Adjoumani, par ailleurs ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a déclaré qu’il constate et regrette que la prise de parole du cardinal ne va pas dans le sens de l’apaisement du climat social.
«Face à la fracture sociale créée par la crise post-électorale de 2010, un processus de réconciliation approfondi et sincère a eu lieu et a permis des élections apaisées en 2015. C’est grâce à la qualité de ce processus qu’il y a eu une loi d’amnistie et la libération des prisonniers, le retour massif des exilés et le dégel des avoirs. Dans le renforcement de ce processus, Mme Simone Gbagbo, Monsieur Lida Kouassi Moise et Monsieur Assoa Adou ont notamment été libérés », a poursuivi le Kobenan Kouassi Adjoumani. Le porte parole des cadres catholiques du Rhdp a rassuré l’Archevêque en ces termes : «sauf à paraître partisan, il faut faire pleinement confiance au droit et à la démocratie, en laissant, après la validation des candidatures par le Conseil Constitutionnel, le peuple souverain de Côte d’Ivoire juger in fine, lui et lui seul, le 31 Octobre 2020, de la pertinence et de l’opportunité de l’ensemble des candidatures».
Comme constaté, derrière le contexte «de compteur à zéro» ou « de troisième mandat», risque de se profiler des lendemains qui déchantent, au regard des déclarations des uns et des autres. Plus grave encore, ce sont les discours propagandistes empreints de violences, de haines et de dérives tribales qui sont servis aux internautes sur les réseaux sociaux. «Et si le cardinal demandait aux trois poids lourds de la scène politique de se retirer de la scène politique», lance un observateur de la presse locale ?