Honoré à nouveau par la Banque Mondiale à travers son indice d’évaluation de la transparence en matière de gestion de la dette publique dans les pays éligibles au financement IDA, le Bénin est sous le feu des projecteurs. Répondant aux nombreuses questions sur le sujet, le Ministre béninois de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni, est précis dans ses réponses : “le Bénin a eu la note maximale, pour faire plus simple, disons 20/20, pour 7 des 9 critères évalués ; ce qui le propulse à la tête de ce classement pour l’ensemble des 76 pays évalués au niveau mondial”.
Un tel triomphe n’est pas sans soulever des questions tant de la part des autres pays africains que de l‘intérieur même du Bénin où l’opposition brandit à tort et à raison le spectre d’un risque d’endettement massif.
Faut-il le rappeler, cette distinction des institutions de Bretton Wood, s’inscrit dans une sorte de suite logique. Déjà en octobre 2019, le Bénin a obtenu une reconnaissance pour la bonne qualité de la gestion de la dette publique, à travers le prix Global Markets 2019 du « Meilleur gestionnaire de dette souveraine en Afrique subsaharienne », lequel a été décerné au pays en marge des Assemblées Annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. “Toutes ces distinctions consacrent le travail minutieux que nous faisons pour mettre la dette au service du développement de notre pays”, rappelle le ministre qui sait néanmoins, mieux que quiconque, que les attentes immédiates des populations béninoises en particulier et africaines en général portent sur la création des emplois et l’amélioration d’un quotidien alourdi par les incertitudes du COVID-19.
Aussi, le passage du pays de Patrice Talon dans la catégorie recherchée des pays à revenu intermédiaire (PRI), un événement historique, devrait, pour se concrétiser, se ressentir dans le quotidien du béninois ordinaire.
Sur la question du risque d’endettement, la réponse de Wadagni coule de source :
« En matière d’endettement, il faut se poser des questions simples comme : Que veut-on faire avec la dette ? Quel est l’intérêt à payer (le coût de la dette) ? Quelle est sa durée de remboursement ? Cette durée de remboursement est-elle compatible avec ce que l’argent va servir à faire ?
Sur ce que la dette va faire, il est impératif que la dette serve à faire quelque chose de tangible. Et le financier de conclure qu’à ce jour, toutes les analyses de la Banque Mondiale et du FMI montrent que la dette du Bénin est viable.
Toutefois, indique le ministre, «nous ne devons pas nous satisfaire de ces résultats élogieux obtenus au plan de la dette. Nous maintiendrons la rigueur et la transparence dans la gestion de la dette pour des résultats encore plus grands ».