En France, l’analyse des statistiques sanitaires montre que l’épidémie a beaucoup évolué. La mortalité et les hospitalisations se sont considérablement réduites. Le virus continue à circuler mais sous une forme moins virulente et seulement dans certaines régions plus urbaines et plus touristiques. L’alarmisme anxiogène qui prévaut toujours dans la communication officielle n’est donc pas fondé, écrit le sociologue LAURENT MUCCHIELLI dans son blog.
Au début septembre 2020, la France semble revenue près de 200 ans en arrière. Comme à l’époque du choléra, il faudrait se tenir loin les uns des autres et se méfier de tous. La situation sanitaire justifie-t-elle cette peur et les précautions exceptionnelles demandées aux Français ? La réponse est non. Sur la dernière quinzaine d’août, il est sorti de l’hôpital autant de personnes traitées pour le Covid (2 559) qu’il n’en est entré (2 526). Ce flux est quinze fois moindre que celui enregistré début avril pendant la quinzaine du pic épidémique. D’après les données mises en ligne tous les jours par Santé Publique France (SPF), le nombre de personnes hospitalisées au 31 août est tombé en dessous de 5 000 (contre plus de 37 000 au début avril). A cette date, il reste 400 malades en réanimation contre 7 000 au pic épidémique (8 avril). Le graphique 1 donne l’évolution de ces deux grandeurs.
Les deux principaux indicateurs de la maladie sont donc en recul : les hospitalisations donnent une indication du nombre de personnes suffisamment malades pour nécessiter une prise en charge ; les réanimations indiquent le nombre de cas qui impliquerait le pronostic vital. C’est d’ailleurs en se fondant sur ces indicateurs que les autorités ont décidé en mars 2020 de confiner l’ensemble de la population française affirmant pouvoir ainsi ralentir la diffusion de la maladie et éviter le « débordement » des capacités hospitalières, spécialement en réanimation. Depuis la mi-avril, ces deux indicateurs – mesurés sur la quinzaine pour des raisons exposées au début de l’annexe – n’ont cessé de baisser et n’indiquent aucun signe significatif de reprise au 31 août. En outre, on ne sait pas si les critères d’admission à l’hôpital n’ont pas évolué depuis le début de l’épidémie et l’accès à celui-ci rendu plus aisé. En effet, dans certaines régions, les plus âgés avaient été écartés lors du pic de l’épidémie. Cela pourrait jouer aussi sur les statistiques, expliquant le ralentissement de leur décrue et un très léger regain d’hospitalisations dans les premiers jours de septembre (le nombre de celles-ci passant de 4 564 le 31 août à 4 697 le 6 septembre, en effectifs cumulés). Cette évolution objective conduit à se demander ce qui peut justifier la quasi-panique qui semble s’être emparé des dirigeants, des médias et d’une partie de la population conduisant à de nouvelles mesures générales comme le port obligatoire du masque au travail et dans beaucoup d’agglomérations, même en plein air et la nuit et à de nombreuses verbalisations en cas de non respect ou d’oubli de ces mesures.