Sous un titre évocateur, le Journal de l’Economie Sénégalaise (Lejecos) aborde les défis herculéens de Abdoulaye Diallo, ministre des Finances et du Budget. Dans l’entretien exclusif accordé au confrère, l’argentier présente le tableau de bord des finances du pays de la Teranga sous le choc de la pandémie COVID-19 :”mois étions sur une très bonne trajectoire ces cinq dernières années 2014- 2019. La propagation de la pandémie de la Covid-19 a entraîné des répercussions sanitaires, économiques et financières mondiales sans précédent et le Sénégal a été lourdement touché. La pandémie de la Covid-19 est venue porter un coup d’arrêt brutal à l’économie nationale”.
Dans les mesures de relance édictées, l’Etat a mis en place un fonds de 50 milliards de FCFA dédié aux PME, sous forme de dépôt aux banques qui de leur côté y mettront 100 milliards de FCFA. En outre, l’Etat a mis en place un fonds de 20 milliards de FCFA en direction des grandes entreprises avec un engagement bancaire de la po milliards de FCFA. En plus des fonds, les mesures d’accompagnement des entreprises présentées par le ministre dans cet entretien exhaustif comprennent aussi des remises fiscales et douanières de 200 milliards de FCFA.
“Il y a par ailleurs, la prolongation de 12 à 24 mois du délai généralement admis de paiement de la TVA suspendue, pour un impact de plus de 10 milliards de FCFA sur notre budget”, rappelle le ministre. Citant aussi comme autre mesure phare, “la possibilité pour les entreprises de conserver, en guise de subvention publique, les impôts retenus à la source sur les salaires de leurs employés, sous condition de maintien de l’emploi ou de paiement au personnel mis en chômage technique d’au moins 70% de son salaire. A elle seule, cette mesure coûtera plus de 30 milliards de FCFA au budget de l’Etat”
Le Sénégal a pu compter aussi dans ce moment exceptionnel sur les contributions citoyennes (20 milliards de FCFA), les économies dans les dépenses budgétaires (114 milliards de FCFA) et le soutien des partenaires techniques et financiers à hauteur de 863 milliards de FCFA. Dans l’entretien exclusif accordé à Lejecos, le ministre des Finances est revenu sur la question de l’annulation de la dette en présentant ses avantages et sa portée:
“Nous avons adhéré à l’Initiative de Suspension du Service de la Dette qui se matérialise par la suspension du paiement du principal et des intérêts dus à l’ensemble des créanciers du secteur bilatéral officiel jusqu’au 31 décembre 2020 pour un montant de plus de 90 milliards entre le 1 er juin 2020 et la fin de l’année, soit environ 13,51 % du service de la dette extérieure dû en 2020”. Le pays a pu conserver sa cote de crédit vis-à-vis de la communauté des bailleurs.
Entretien à lire dans Hors Série Lejecos Banque et Finance Septembre 2020.
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