Les deux plus grands producteurs de pétrole d’Afrique ont subi des pertes similaires dans leurs devises cette année, les fluctuations du prix des carburants ayant réduit les entrées de devises. Le Kwanza angolais est en baisse d’environ 30% depuis le début de l’année par rapport au dollar. De son côté, la monnaie nigériane, le Naira, est en baisse sur le marché parallèle.
Pourtant, les perspectives des deux monnaies s’annoncent divergentes au fur et à mesure des pressions exercées sur l’Angola par l’augmentation des frais de service de la dette. Selon Fitch, le niveau de la dette publique angolaise est proche de 129% du PIB ou 850% des recettes de l’état. L’agence de notation a rétrogradé l’Angola de B- à CCC vendredi. « Bien que l’Angola puisse se tourner vers les bailleurs multilatéraux et son fonds souverain pour respecter ses obligations cette année, nous prévoyons une pression soutenue sur le Kwanza. D’autant que la baisse des réserves réduit la confiance sur le Kwanza », déclare Michael Nderitu, Chief Risk Officer chez AZA, la plus grande plateforme non bancaire de devises en Afrique. .
La remontée du Naira freinée
Pendant ce temps, la remontée du Naira déclenchée par la reprise des ventes en dollars par les bureaux de change et les spéculateurs réduisent les positions en dollars. Les ventes en dollars par les BDC étant insuffisantes pour répondre à la demande, le naira a reculé à 445 unités pour un dollar sur le marché parallèle contre 440 la semaine dernière. Les BDC ont encore un énorme arriéré sur leurs obligations de change, ce qui continuera à exercer des pressions sur la monnaie nationale nigériane dans les prochains jours. Le Naira se trouve confronté aussi à un contexte économique de la baisse des revenus et des réserves du pétrole.
La baisse du PIB assomme brièvement le Rand
Le Rand a perdu près de 2 % par rapport au dollar, passant de 16,62 à 16,97, après que le PIB de l’Afrique du Sud au deuxième trimestre se soit effondré de 51 %. La récession du pays semble aussi vaste que profonde, la majorité des secteurs enregistrant une croissance négative au cours de cette période. Cependant, le Rand est rapidement revenu à un niveau de 16,62 ; il semble que signes les plus pessimistes sont peut-être derrière nous, avec un indicateur trimestriel de sentiment compilé par le Bureau Pour les recherches économique de l’Université de Stellenbosch qui passe de 5 à 24 au cours des trois mois précédents, contre une estimation médiane de 8, basée sur les estimations de trois économistes dans une une enquête Bloomberg. « Nous prévoyons des niveaux soutenus pour le Rand dans les prochains jours », opine Murega Mungai Trading Desk Manager chez AZA.
Vente de bons du Trésor au Kenya pour réduire les besoins en dollars
Le shilling du Kenya a légèrement régressé par rapport au dollar pour s’établir à 108,55 en raison de la forte demande en dollars par le secteur de l’énergie. En raison d’une pénurie des dollars sur le marché, le Shilling a été soutenu par des réserves de change utilisables déclarées par la Banque centrale du Kenya à 8 865 millions de dollars, ce qui équivaut à 5,38 mois de couverture des importations en date du 3 septembre, soit une baisse de 8 millions de dollars. Un nouvel allégement devrait intervenir le 16 septembre, car les investisseurs étrangers souscriront aux émissions d’obligations de Trésor d’une valeur de 50 milliards de shillings, ce qui stimule l’offre de dollars. Mardi, la Banque mondiale a déclaré que le Kenya avait obtenu 750 millions de dollars pour développer l’économie dans des projets tels que l’amélioration de la circulation des personnes et des biens, la connectivité numérique et l’accès aux services sociaux. Compte tenu de ces entrées en dollars, nous prévoyons un shilling plus stable dans les prochains jours.
Le Shilling Ougandais sur de bonnes perspectives
Le Shilling ougandais a légèrement fléchi pour s’établir à 3685/3695 en raison de la demande en dollars des banques commerciales et du secteur de l’énergie. Dans son rapport sur la stabilité financière, la Banque d’Ouganda prévoit que la croissance du PIB atteindra entre 3 et 4 % au cours de l’exercice 2020-2021, car les indicateurs à haute fréquence de l’activité économique indiquent une reprise. Les perspectives de la Banque d’Ouganda aideront à stabiliser le shilling à court terme.
Hausse des exportations tanzaniennes en shilling
Le Shilling tanzanien est resté stable à des niveaux de 2315 / 2324.95 (2319.98) par rapport à 2312.91 / 2326.91 (2319.90) il y a une semaine. La Banque de Tanzanie a annoncé des nouvelles positives dans sa Revue économique mensuelle (RFG) pour le mois d’août, indiquant que les exportations ont continué de progresser alors que les économies du monde entier rouvraient leurs portes après les mesures de confinement. Les recettes provenant des exportations de biens et services se sont élevées à 9815,3 millions de dollars au 31 juillet, contre 8 706,6 millions de dollars au cours de la même période l’an dernier. Les entrées de produits horticoles, d’or et d’agriculture, y compris le sisal, les noix de cajou, le coton et les clous de girofle, ont augmenté en raison de l’amélioration du volume et des prix. L’inflation pour le mois d’août a stagné à 3,3 % en raison de la chute des prix des denrées alimentaires de base. « Nous prévoyons que le shilling demeurera stable au cours de la semaine à venir », déclare Terry Karanja Treasury Associate chez Aza. Par ailleurs, le secteur manufacturier et la demande en dollars des importateurs de pétrole est compensée par des entrées de capitaux agricoles continues.
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