68,4% des entreprises sénégalaises ambitionnent d’investir après la pandémie de la Covid-19, selon les résultats de « l’Enquête sur les intentions d’investissement post Covid-19 des entreprises formelles » réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) basée à Dakar.
Cette enquête en ligne visait à cerner les intentions d’investissement des entreprises et identifier leurs besoins de financement dans la stratégie de relance post covid-19. L’échantillon de 792 unités a été construit à partir de la base du Centre unique de collecte de l’information (CUCI) qui enregistre les unités ayant déjà au moins une fois déposé un état financier à l’ANSD. Selon les responsables de cette structure, l’enquête retrace la situation à fin juin 2020 avec un questionnaire portant sur trois sections : l’identification des unités économiques, l’impact de la covid-19, et le capital et l’investissement.
« Ce taux est supérieur à 65,0% dans l’essentiel des secteurs d’activités sauf celui des services personnels où il est ressorti à 50,1% », soulignent les auteurs de l’enquête. Par rapport à la taille, il est de 71,0% pour les grandes entreprises, 60,2% pour les moyennes et 69,1% pour les petites.
Concernant les prévisions d’investissement, elles portent essentiellement sur l’acquisition de matériels informatiques ou de logiciels (41,8%), la machinerie, les équipements et les véhicules (36,5%), la formation des employés et le recrutement (35,9%), le développement de site web et le e-commerce (34,4%) et la construction et la rénovation (33,4%).
L’ANSD révèle que les grandes entreprises (45,5%) et les moyennes (58,9%) comptent investir davantage dans la machinerie, les équipements et les véhicules tandis que les petites unités (43,0%) souhaitent le faire dans l’acquisition de matériels informatiques ou de logiciels.
« La valeur moyenne des intentions d’investissement est de 1,5 milliard de FCFA pour les grandes entreprises, 216 millions pour les moyennes et 36 millions pour les petites entreprises », révèle l’enquête.
Les investissements sont motivés, en grande partie, par l’atteinte des objectifs de croissance (71,1%), l’amélioration de la compétitivité (66,3%), l’augmentation de la productivité ou de l’efficacité (59,0%) et la modernisation de l’entreprise (53,8%).
Les intentions d’investissement des grandes entreprises sont plus motivées par l’amélioration de la compétitivité alors que celles des PME sont plus expliquées par l’atteinte des objectifs de croissance.
Parmi les entreprises qui ont l’intention d’investir, l’ANSD signale que 9,7% ont déjà obtenu une partie ou la totalité du financement. Selon la taille, elles représentent 16,3% dans les grandes entreprises, 9,7% dans les petites entreprises et 5,1% dans les moyennes entreprises.
Quant aux sources de financement ciblées par les entreprises ayant l’intention d’investir, l’enquête note qu’elles sont principalement (72,1%) le fonds Force covid-19 (un fonds de 1000 milliards de FCFA mis en place par le gouvernement sénégalais), les banques (62,3%) et l’autofinancement (29,4%). Si les grandes entreprises (70,0%) et les moyennes (75,9%) ciblent majoritairement les banques, les petites misent plutôt sur le fonds covid-19 (74,3%).
Les entreprises ayant l’intention d’investir ont, pour la plupart, un business plan (63,4%). Elles représentent 55,2% dans les grandes entreprises, 64,1% dans les petites entreprises et 60,5% dans les moyennes entreprises.
L’enquête de l’ANSD a abordé les principaux freins à l’investissement.
Ils pourraient être, pour l’essentiel, le manque d’aide du Gouvernement (66,1%), l’insuffisance de fonds générés par l’entreprise (62,2%) et l’incertitude sur l’horizon de la covid-19 (40,1%). Pour les PME, c’est le manque d’aide du Gouvernement qui est le principal frein tandis que pour les grandes entreprises, c’est l’insuffisance de fonds générés par l’entreprise.
S’agissant des besoins de financement à court terme, les résultats de l’enquête montrent que 40,4% des entreprises ont eu cette difficulté pour les acquisitions ou les entretiens d’équipements, 34,8% pour l’extension de l’activité, 33,5% pour l’amélioration des locaux et 31,6% pour le paiement de salaires.
Les besoins de financement à court terme des industries portent sur l’achat de matières premières, ceux des bâtiments et travaux publics (BTP), hôtels, bars et restaurants sur le paiement des salaires, ceux du commerce et des transports sur l’acquisition ou l’entretien d’équipement et ceux des services fournis aux entreprises et des services personnels sur l’amélioration des locaux.
La valeur moyenne des besoins de financement à court terme est de 1,1 milliard de FCFA pour les grandes entreprises, 215 millions pour les moyennes et 33 millions pour les petites entreprises.