Sur les 250 milliards de Franc CFA promis aux entreprises ivoiriennes dans le cadre de la riposte contre la Covid-19, seulement 15 milliards ont été décaissés, a déploré Jean Marie Ackah, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), lors d’une rencontre entre le gouvernement et le secteur privé, sous la présidence du Premier ministre, ministre de la Défense Hamed Bakayoko.
Au cours de cette rencontre, le secteur privé a égréné quelques chapelets des préoccupations, entre les réformes fiscales, les créances de l’Etat aux fournisseurs, ou encore le remboursement des crédits de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva).« La mesure de remboursement accéléré des crédits de TVA qui, nous l’espérions, raccourcirait les délais de paiement, a conduit à une rallonge desdits délais et au constat d’un niveau de reste à payer inédit. A la fin mai, ces restes à payer s’élevaient à plus de 31 milliards de FCFA, pour atteindre le montant d’environ 39 milliards à fin août 2020, contre quasiment zéro au mois de janvier», a déclaré le président de la Cgeci.
Le secteur privé a évoqué la question des créances des entreprises sur l’Etat, notamment au niveau des Btp où le cumul est estimé à 33 milliards Fcfa en plus des 34 milliards Fcfa de créances des établissements d’enseignement privé pour l’année académique 2019-2020 et 1,8 milliards Fcfa pour les entreprises de sécurité.
«Je me félicite de la qualité de ce dialogue qui a permis à l’économie ivoirienne de surmonter différentes crises, dont la dernière en date est la pandémie à Coronavirus (Covid-19). …Pour l’ensemble de vos principales préoccupations, je mettrai en place dès demain un groupe de travail, afin que des propositions me soient présentées dans les deux semaines à venir. Nous nous reverront ensuite pour passer en revue les recommandations que le groupe de travail aura formulées», », a déclaré le Premier ministre Hamed Bakayoko.
Le Chef du gouvernement a indiqué qu’il est dans l’intérêt du gouvernement de renforcer ses relations avec le secteur privé qui représente 60 % de l’investissement national et 80 % de création d’emplois. Pour ce faire, il a traduit toute la disponibilité de l’Etat à accorder une oreille attentive dans le cadre des relations dynamiques et franches, aux préoccupations du secteur privé. Hamed Bakayoko souligne qu’il entend, de ce fait, renforcer la dynamique instaurée depuis 2011, en donnant à ce partenariat une dimension plus importante.
Issouf Kamagaté