De nouvelles fuites relayées par le Consortum International des Journalistes d’Investigation révèlent au moins 2 000 milliards de dollars de transactions suspectes réalisées entre 2000 et 2017, dont 514 milliards de dollars concernent la banque JPMorgan, et 1 300 milliards de dollars la Deutsche Bank.
Ces rapports d’activités suspectes (Suspicious Activity Reports (SAR, rapports d’activités suspectes) font état de doutes sur l’origine des fonds, mais ne constituent pas nécessairement la preuve d’une fraude. Les FinCEN Files ne représentent qu’à peine 0,02 % des plus de 12 millions de déclarations d’activités suspectes que les institutions financières ont rédigées entre 2011 et 2017. Autant dire une goutte d’eau dans l’Océan.
L’analyse de ces documents secrets permet plus généralement de cibler cinq banques mondiales : JPMorgan, HSBC, Standard Chartered Bank, Deutsche Bank, et Bank of New York Mellon. Parmi elles, en 2012, HSBC, la plus grande banque d’Europe, basée à Londres, a admis avoir blanchi au moins 881 millions de dollars pour le compte des cartels de la drogue en Amérique latine. Dans le cadre d’un accord conclu avec les procureurs, HSBC a versé 1,9 milliard de dollars. Pour sa part, la Standard Chartered avait été épinglée pour sa relation étroite avec l’Arab Bank, une banque à capitaux palestiniens. En 2012, les autorités de régulation de New York concluent que Standard Chartered a « comploté avec le gouvernement iranien », réalisant 250 milliards de dollars de transactions secrètes, gagnant au passage « des centaines de millions de dollars en frais » et laissant « le système financier américain vulnérable aux terroristes, aux trafiquants d’armes, aux barons de la drogue et aux régimes corrompus ».
Standard Chartered a dû s’acquitter d’une amende de 227 millions de dollars versée aux autorités américaines en décembre 2012 dans le cadre d’un accord de report des poursuites.