Les leviers de performance dans la gouvernance sont au centre d’un atelier de 4 jours, ouvert lundi 21 septembre 2020 à Kinshasa par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, et regroupant des délégués du gouvernement, le parlement, le patronat et la société civile de la République démocratique du Congo (RDC).
Organisateurs de ce cadre d’échanges, l’Association pour l’accès à la justice (ACAJ), la Cellule de changement des mentalités (CCM) et l’Agence de prévention et de lutte contre la pauvreté (APLC) visent à résoudre les problèmes majeurs liés à la performance dans la gouvernance.
Ils partent d’un constat selon lequel le gouvernement Ilunkamba hérite d’un management public caractérisé par la promotion des antivaleurs, la gabegie, la Corruption, l’immortalité, le détournement des deniers publics.
C’est un système qui a installé un environnement d’indiscipline dont les pointes d’iceberg sont les différentes mesures financières du gouvernement américain à l’encontre de certains dignitaires congolais.
Interviennent également, la prolifération d’une centaine de groupes armés adossés à l’exploitation minière artisanale, les cas de double comptabilité tenue par plusieurs opérateurs économiques, des fonctionnaires des impôts et de la douane, notamment.
Le secteur minier est caractérisé par des pratiques de commerce triangulaire et la manipulation des prix de transfert.
Dans cette mouvance, les investisseurs gonflent la valeur des investissements et trichent dans l’amortissement. Ils jouent aussi avec des centrales d’achats pour réduire et annuler les profits sur le territoire congolais.
« Tout cela se fait à la suite de l’implication des politiques dans les entreprises minières, pétrolières et forestières dans un conflit d’intérêts flagrant. Ces pratiques ont fragilisé le pays et brisé l’intégrité morale en affaire et dans le civisme des citoyens », stigmatisent les organisateurs.
Quatre objectifs poursuivis
Voulant appuyer le combat du président de la République contre ces antivaleurs qui désabusent le peuple congolais, le Forum marque l’imperieuse nécessité d’enterrer définitivement le passé peu glorieux déploré par tous.
Primo. La formalisation d’un Pacte républicain pour la reconstruction de la Nation. Il s’agit de cimenter le processus d’augmentation du Budget de l’État.
Secundo. L’instauration de la réglementation et/ou de la loi d’amnestie fiscale et/ou non fiscale.
Tertio. L’engagement des acteurs étatiques et non étatiques dans la gouvernance ouverte et la transparence totale.
Quarto. L’appropriation de la culture de la redevabilité sociale et la promotion de l’éthique dans toutes les sphères de la vie nationale.
Les deux panels retenus vont se dérouler en plénière.Le premier porte sur la reconstruction de l’État et profil des dirigeants tandis que le second va plancher sur la mobilisation des ressources publiques, la gestion et la redevabilité.
La deuxième journée prévoit les mécanismes de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le détournement des deniers publics. Ensuite, le règlement des arriérés fiscaux et non fiscaux : amnestie ou transaction ?
Les travaux en commissions et la restitution en plénière auront lieu durant la troisième journée.
La quatrième journée sera consacrée à la remise officielle du document final des travaux assortis de recommandations au président de la République.