85% des ménages sénégalais ont affirmé subir une baisse de leurs revenus à cause de la pandémie de la Covid-19, selon les résultats d’une enquête de suivi de l’impact de la Covid-19 sur le bien être des ménages réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) basée à Dakar.
Selon cette structure, la phase de collecte de l’enquête téléphonique à haute fréquence (HFS) de suivi de l’impact de la Covid-19 auprès des ménages s’est déroulée de la période du 03 juin au 19 juillet2020.
L’enquête HFS a été administrée sur un échantillon de 1.220 ménages. Les auteurs de l’enquête estiment par ailleurs que le questionnaire a été conçu pour suivre l’impact de la Covid-19 sur les ménages et couvre des sujets tels que la connaissance de la Covid-19, l’impact de la Covid-19 sur les activités économiques et les sources de revenus, l’accès aux services de base et la perception de bien-être.
L’enquête révèle que « les revenus qui se contractent le plus sont le revenu des entreprises familiales non agricoles et les transferts privés à l’endroit des ménages ».
Parmi les chefs de ménages qui avaient un emploi avant la crise, 60% ont conservé le même emploi, 4% ont changé d’emploi et 36% ont arrêté de travailler dont 30% pour des motifs liés à la Covid-19.
« Les chefs de ménage travaillant dans les services, dans le commerce, dans l’administration publique, dans les transports et les communications, dans les mines et carrières sont particulièrement touchés par la crise de la Covid-19 », précise l’ANSD.
Les travailleurs de l’agriculture semblent beaucoup plus épargnés que leurs pairs.
Concernant l’impact de la covid-19 sur l’accès des ménages aux services de base, six ménages sur dix ont essayé de s’approvisionner en produits alimentaires sans le pouvoir. Selon l’ANSD, un quart des ménages qui ont eu besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès, la principale raison évoquée étant le manque d’argent.
L’enquête relève par ailleurs que 69% des enfants scolarisés en milieu urbain pratiquent au moins une activité éducative à la maison depuis la fermeture des structures scolaires. 27% des enfants scolarisés en milieu urbain sont en contact avec les enseignants.
Pour ce qui est de la perception de bien -être et de la satisfaction vis à vis des mesures économiques et sécuritaires, l’enquête révèle que près de huit ménages sur dix perçoivent une évolution négative de leur bien-être depuis la Covid-19. Néanmoins environ trois cinquième des ménages sont optimistes et pensent que la situation va s’améliorer d’ici 12 mois.
Une large majorité des ménages ont apprécié les mesures économiques et sociales édictées par le gouvernement en riposte à la Covid-19. Les mesures de soutien aux entreprises et de protection de l’emploi semblent cependant être les moins appréciées.
Les ménages sont globalement satisfaits des mesures préventives prises vis-à-vis de la Covid-19, la fermeture des marchés restant néanmoins la moins appréciée.
Au titre de la connaissance de la covid-19, la quasi-totalité des chefs de ménages (99.8%), à la fois connaissent et appliquent au moins un geste barrière contre la pandémie. « Cet engouement que reflètent les chiffres illustrerait cependant le début de la crise de la Covid-19 », avance l’ANSD. Elle ajoute que la situation actuelle relate plutôt une période de relâchement vis-à-vis des gestes barrières.
Sur un autre aspect, près de neuf chefs de ménage sur dix ont connaissance d’au moins une mesure gouvernementale contre la Covid-19. Les principales mesures connues étant la limitation des déplacements (70%), le couvre-feu (69%) et l’interdiction de rassemblement (68%).