Cet apport financier vise à accroître la production du riz et d’oignon et à améliorer les conditions de conservation, de transformation et de commercialisation de ces produits.
Le Gouvernement camerounais, à travers le Fonds international de développement agricole (FIDA), a procédé, le 25 septembre 2020, à la signature d’un accord de financement de la deuxième phase du Projet d’appui au développement des filières agricoles (PADFA). A travers ce financement, il est question d’accroître la production du riz et d’oignon, d’en améliorer la conservation, la transformation et la commercialisation et de renforcer les capacités techniques et organisationnelles des producteurs.
Selon les statistiques publiées par le Ministère de l’Agriculture et de Développement rural, la première phase dudit projet, entre 2014 et 2017, a permis de soutenir 1305 organisations de production, avec plus de 70% d’augmentation de rendement pour les producteurs d’oignons et de 67% chez les riziculteurs. La phase II du PADFA pourrait permettre de porter la production de riz à 750 000 de tonnes en 2020 contre 163 000 tonnes en 2013 avant le lancement du projet, tandis que la production de l’oignon devrait franchir le cap de 200 000 tonnes contre 140 000 tonnes pendant la période considérée.
Avec plus de 500 000 tonnes d’importation par an, le riz est le principal produit importé par le Cameroun pour environ 160 milliards de FCFA, bien loin devant le poisson, 125 milliards de FCFA, constitue l’un des principaux facteurs du déséquilibre de la balance commerciale.
Fiche Technique du PADFA
Le PADFA avait pour objectif d’accroître la production du riz et de l’oignon, l’amélioration de la conservation, de la transformation et de la commercialisation de ces produits et le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des producteurs. Sur la base des résultats obtenus à l’achèvement de la première phase du Projet en décembre 2017, avec notamment des taux d’exécution physique et financière de 82 et 90% respectivement, le Gouvernement camerounais a décidé de poursuivre l’accompagnement des petits exploitants agricoles avec l’appui technique et financier du Fonds International de Développement Agricole (FIDA).
PADFA I : résultats atteints
Le PADFA a soutenu 1305 organisations paysannes (OP), dépassant l’objectif de 1190. L’utilisation des semences améliorées a été adoptée sur 100% des terres consacrées à la riziculture et sur 83% de celles consacrées à la culture de l’oignon. L’accès au matériel végétal de qualité, l’amélioration des pratiques culturales associée à une meilleure maîtrise des techniques et un appui sous forme d’intrants et d’équipements a permis d’augmenter le rendement du riz de 3,5t/ha à 6t/ha et de l’oignon de 12t/ha à 18t/ha. L’étude d’impact réalisée en 2018 à l’achèvement du Projet fait état d’une augmentation moyenne de 70% du rendement des producteurs d’oignon entre 2011 et 2017 et de 67% chez les riziculteurs. Le stockage a été facilité par la construction et l’équipement de 25 entrepôts de stockage de riz et d’oignons, autour desquels 25 coopératives se sont organisées.
En mettant à profit les différentes formations reçues (esprit de coopération, gestion, commercialisation, transformation, etc.), les coopératives se sont engagées dans des activités de transformation, de stockage, de vente en commun et de vente différée par warrantage qui ont permis des gains de productivité substantiels – par exemple, la vente ou le warrantage de riz décortiqué et d’oignon stocké (1 sac de riz de 80 kg vendu à la récolte à 10.000 FCFA, coûtait 15 000 FCFA après décorticage ; et les oignons de 12 000 à environ 45 000 FCFA après quatre mois d’entreposage dans les nouveaux magasins de stockage). Le Projet a également introduit des innovations importantes au Cameroun. D’abord l’irrigation à petite échelle par canaux de terre gérés par les petits exploitants, les variétés améliorées de riz (NERICA) et d’oignons, la double riziculture, la production de semences certifiées de riz et d’oignons par des coopératives locales, la construction d’entrepôts multifonctionnels pour le stockage et la transformation du riz et de l’oignon, gérés par des coopératives, enfin l’extension du warrantage pour le riz et les oignons.
S’agissant de la lutte contre la pauvreté, le PADFA a eu un réel impact. L’enquête statistique réalisée en 2018 à la clôture de la 1 ère phase a montré que le revenu moyen des riziculteurs ayant bénéficié du projet avait augmenté de 70%, et celui des producteurs d’oignons de près de 60%. Les pertes après-récolte, initialement évaluées à 8% pour le riz et à 18% pour l’oignon, ont baissé à 6% et 10%, respectivement, en un an. Dans le même temps, les prix des ventes collectives par les organisations paysannes, y compris les coopératives, ont considérablement augmenté.
PADFA II : consolidation et mise à l’échelle des acquis
L’option d’une poursuite de l’engagement du PADFA dans une nouvelle phase se justifie par l’intérêt stratégique des deux filières riz et oignon dans l’économie camerounaise. Pour le riz, le PNIA 2014-2020 prévoit de passer d’une production totale en 2013 de 163 000 T (65 000 t en riz irrigué et 98 000 t en pluvial) à 750 000 t en 2020 (175 000 t en riz irrigué et 575 000 t en riz pluvial). Pour l’oignon, les prévisions portent sur un passage d’une production totale de 140 000 t en 2013 à 200 000 t en 2020. L’assistance technique et financière du FIDA pour une seconde phase du Projet ambitionne de consolider et de mettre à échelle les acquis du PADFA, par l’intégration progressive de nouveaux bassins de production et la poursuite des actions engagées en faveur des coopératives afin de créer les conditions de durabilité pour le développement des filières ciblées. Elle épouse par ailleurs la forte volonté actuelle du Gouvernement de baisser les importations de riz qui ont été multipliées par trois entre 2007 et 2017, représentant plus du tiers du déficit commercial et 4% du PIB.
Le PADFA II a pour objectif de développement d’accroître durablement les revenus et la résilience des exploitations agricoles familiales productrices de riz et d’oignon dans les zones du projet. Sur la base de cet objectif, les résultats attendus sont : d’augmenter la production des filières cibles, d’améliorer la conservation, la transformation et la mise en marché des productions ; de renforcer la résilience et les capacités techniques et organisationnelles des producteurs des filières cibles, et d’améliorer la situation nutritionnelle des ménages. La mise en œuvre du PADFA I a mis en évidence un certain nombre de leçons qui, permettront d’améliorer l’exécution de la deuxième phase et par ricochet l’atteinte des nouveaux résultats escomptés.
3 commentaires
Cher Rédacteur en chef,
J’ai lu avec attention votre article sur l’accord de prêt entre le FIDA et la République du Cameroun. Prière noter que le FIDA, est une agence spécialisée des Nations Unies. Bien qu’il soit une institution financière internationale, le FIDA ne fait pas partie du groupe de la Banque mondiale. Veuillez bien rectifier votre article en conséquence.
Cordialement,
David Florentin Paqui
Chargé régional de communication pour l’ Afrique
FIDA – Rome, Italie
Bonsoir David F. Paqui,
Les rectifications ont été apportées. Nous sommes navrés pour cette imprécision.
La rédaction
Cher Rédacteur en chef
Je vous remercie et bon travail.
David