Dans un communiqué récent, les avocats de l’entrepreneur libanais Samih Jammal ont alerté sur l’état de santé de ce dernier, qui se détériore considérablement depuis la prison de Makala, en RDC. Condamné en première instance à 20 ans de travaux forcés, l’homme de 82 ans attend toujours la tenue de la procédure en appel pour faire valoir ses droits, suite à une première décision jugée expéditive et politique par de nombreux observateurs.
La procédure en appel ayant été reportée, Samih Jammal est toujours incarcéré dans des conditions rudes, sans possibilité de libération provisoire, et ce en dépit de son état de santé critique. Les préoccupations autour de son état de santé ont été constatées par un médecin, puis reportées plusieurs fois par voie hiérarchique sans résultat à l’heure actuelle. Qui donc cherche à bloquer toutes les requêtes du médecin, rendant inhumain le traitement auquel M.Jammal est soumis ?
Souffrant déjà de nombreux symptômes début juillet comme l’avait fait savoir le bâtonnier Mbu ne Letang Ntwa me Zo, la situation se serait aggravée avec notamment des difficultés à respirer et des douleurs musculaires. Des photos circulant sur les réseaux sociaux ces derniers jours ont d’ailleurs présenté l’accusé dans un état faible. Autre élément pointé du doigt par le communiqué de ses avocats, la discrimination dont M. Jammal fait l’objet par rapport aux centaines de prisonniers libérés par la justice congolaise ces derniers mois dans le contexte du Covid-19.
Il est en effet assez surprenant qu’un accusé de 82 ans dont la santé est fragile fasse l’objet d’un traitement plus rude que celui des criminels et autres condamnés. Par ce communiqué, les avocats appellent donc les autorités «à prendre toutes mesures nécessaires au respect des droits et de la personne de M. Samih Jammal et à la tenue d’un procès équitable», soulignant l’urgence de l’état de santé de leur client. Au-delà de l’aspect juridique, c’est bien le respect de la dignité humaine qui est au cœur des préoccupations des avocats.