L’agence de notation financière Fitch Ratings a confirmé la note souveraine du Nigéria à « B » et a révisé les perspectives de « Negative » à « Stable ».
La révision de Fitch se base sur la diminution du niveau d’incertitude entourant l’impact du choc pandémique mondial sur l’économie nigériane. Les prix du pétrole se sont stabilisés, les conditions de financement mondiales se sont assouplies et les restrictions nationales de mouvement ont commencé à être assouplies. La Banque centrale du Nigéria (CBN) a très tôt mis en place un ajustement partiel du taux de change combiné à des mesures de gestion des flux de capitaux et à des restrictions de devises (FC) qui a permis au pays de traverser les pressions de liquidité extérieures dues à la crise sanitaire.
Aussi, Fitch indique-t-elle que la CBN continue de donner la priorité à la stabilité du taux de change par rapport aux autres objectifs politiques. Et que le naira s’est fortement apprécié, tiré par une inflation persistante à deux chiffres, qui a compensé les gains résultant des dévaluations de 2016 et 2017.
Pour Fitch, la note «B» reflète également la faiblesse des recettes fiscales, des indicateurs de gouvernance et de développement comparativement bas, une forte dépendance aux hydrocarbures et des antécédents de croissance modérée et d’inflation élevée. Des contre-performances contrebalancées par la grande taille de l’économie nigériane, la faible dette des administrations publiques par rapport au PIB, et un système financier comparativement développé avec un marché de la dette intérieure, entre autres.
L’agence reste tout de même septique quant à des progrès supplémentaires dans les réformes visant à accroître les recettes budgétaires au cours de la période de prévision.
« Nous prévoyons que le gouvernement couvrira la plupart de ses besoins de financement en 2020-2022 au niveau national, soutenu par une liquidité abondante dans le système financier non bancaire, comme le montrent les taux réels négatifs sur la dette en monnaie locale », selon Fitch.