Par Samir Bouzidi
« L’enfant du pays a beau vivre ailleurs pendant des années, il pensera toujours à sa terre » … La crise actuelle, aussi profonde soit-elle, ne devrait être qu’une parenthèse de turbulences dans le long fleuve tranquille des transferts financiers issus des diasporas africaines. Cette manne en croissance régulière depuis 10 ans, culmine à 85,2 milliards de dollars en 2019 (source : Banque Mondiale) et supplante largement les IDE (43 milliards de dollars) et l’APD (29,7 milliards de dollars) !
Dans ce contexte, le principal défi et pari pour l’Afrique est le suivant : comment faire de ce pactole orienté quasi-exclusivement vers les familles, un levier pour l’investissement productif et la création de valeur dans les économies africaines ?
Les agences d’investissement et la diaspora, une relation « win-win »…
Précisément, la dépression actuelle offre une fenêtre d’opportunités à l’Afrique pour disrupter et faire enfin évoluer ce modèle datant de plus de quarante ans, dominé par les transferts d’argent des migrants par philanthropie familiale. Pour libérer de nouveaux potentiels, il faut un changement de paradigme avec la diaspora ce qui implique de réajuster son niveau d’ambitions aux potentialités multidimensionnelles offertes par des « néo diasporas » plus qualifiées, plus aisées mais aussi plus exigeantes. Pratiquement, Il est l’heure de viser plus haut en créant toutes les conditions « win-win » afin que ces forces vives investissent et s’investissent en faveur du développement endogène et inclusif de leur pays d’origine ! Et dans ce nouveau « diaspora round », les agences publiques d’investissement doivent s’imposer comme un catalyseur…
C’est tout le sens de l’action initiée par Impact diaspora basée à Dakar, première startup en Afrique spécialisée dans l’engagement 2.0 des diasporas africaines, qui vise à replacer les agences publiques d’investissement au cœur de la relation pays d’origine-diasporas. Soutenu par Deloitte Afrique Francophone, la GIZ (Coopération allemande), Lafricamobile et Financial Afrik, un premier cycle de conférences-formations gratuit et solidaire, destiné à une vingtaine d’agences publiques d’investissements, est lancé à partir du 3 novembre sur ce thème :
« Vers un nouveau diaspora-round en phase avec les enjeux africains – comprendre et mobiliser les diasporas africaines. ».
Et le contexte n’a jamais été aussi propice ! « … Avec les crises économiques, sociales, sociétales, identitaires dans les principaux pays d’accueil, les diasporas africaines sont en quête collective de sens nouveau et d’opportunités …. Les pays d’origine doivent intégrer cette donne et y répondre non plus seulement avec des appels au patriotisme mais par une stratégie ! » ose Samir Bouzidi, CEO d’Impact Diaspora, ethnomarketer et expert international en mobilisation des diasporas africaines.
Apres les « IDE », cap sur les « IDD » !
Suivant un format délibérément hybride, mi-conférence et mi-coaching, pensé pour impliquer à la fois les décideurs stratégiques et les fonctions opérationnelles des agences cibles, les directeurs généraux et centraux seront rassemblés autour d’une première conférence plénière balayant les enjeux et potentiels, les spécificités des « IDD » (investissements directs diasporas) et les postulats d’une stratégie gagnante. Ensuite, c’est au tour des équipes opérationnelles de s’exercer à la stratégie d’engagement 2.0 de leur diaspora au cours d’un coaching individualisé par pays incluant un état des lieux, un profilage de la diaspora, une pré modélisation des process et de campagnes d’engagement basées sur l’ethnomarketing, les datas, et le digital (réseaux sociaux…). Dans ce domaine, Enis Rouissi, Associé Strategy & Operation chez Deloitte Conseil, prévient en ses termes ! « Les process d’investissement doivent d’abord veiller à tirer le meilleur profit des diasporas en tant qu’investisseurs mais également comme prescripteurs, influenceurs, « éclaireurs » du marché… ! »
Inscriptions gratuites avant le 20 octobre !
Ce premier rendez-vous gratuit qui en appellera d’autres est dispensé via vidéoconférence (plateforme ZOOM). Il est réservé aux agences publiques d’investissement et autres ministères du développement qui ont jusqu’au 20 octobre pour confirmer leur participation aux deux sessions (demandes d’informations sur le programme et réservation par mail indiqué sur la photo ci haut.