Exit le terme « communautarisme » en plein procès Charlie Hebdo et alors qu’une éventuelle mise en examen plane sur le polémiste Eric Zemmour, suite à un énième dérapage. Tout juste revenu du Liban où son projet irréaliste s’est heurté aux aspérités du Moyen-Orient, le président français, Emmanuel Macron, qui veut visiblement marcher sur les plates bandes de l’extrême droite française, préfère désormais user de l’expression radicale « séparatisme ».
C’est ce qui laissait s’entrevoir dans un discours prononcé vendredi 2 octobre depuis les Mureaux, dans les Yvelines, où le chef de l’État français s’est longuement étendu sur l’islamisme radical, à ses yeux mère de tous les séparatismes. « Nous devons nous attaquer au séparatisme islamiste », a-t-il scandé à plusieurs reprises, rappelant sa définition de la laïcité (qui signifie neutralité de l’Etat et non absence de religions dans l’espace public) et appelant, par analogie à la France des Lumières, à une sorte d’Islam des Lumières, débarrassé de ses influences étrangères.
Pour arriver à cet idéal républicain, Emmanuel Macron a présenté son projet suivant cinq axes de réformes touchant les services publics, les associations, les écoles, l’indépendance de l’islam en France et l’amour de la République. Dans son envolée contre l’islam radical, le président a rappelé le cas de la Tunisie où la pratique de la religion était beaucoup plus ouverte il y a quelques décennies, ce qui, déplore, le président, n’est plus le cas aujourd’hui. Le locataire de l’Elysée veut faire face à une sorte de l’international de l’islam radical qui aurait un objectif beaucoup plus stratégique que la république parallèle en oeuvre dans des associations et regroupements communautaires ou, selon l’expression en vogue, séparatistes.
D’après le président Macron, le séparatisme islamiste est surtout une « idéologie qui affirme que ses lois propres sont supérieures à celles de la République », avant d’insister sur le respect de « toutes les lois ».Dans la foulée de ce discours, un projet de loi comprenant l’ensemble des mesures présentées par Emmanuel Macron sera présenté en conseil des ministres le 9 décembre 2020.