Avec 78 filiales ou succursales au 31 décembre 2019, les principaux Groupes bancaires en activité dans l’Union monétaire ouest africaine (UMOA), ont étendu leur influence sur le paysage bancaire de l’ensemble des pays de l’Union, selon les données de la Commission bancaire, l’organe communautaire de supervision des banques.
« Ils concentrent 77,0% du total des bilans et 54,9% des guichets, contrôlent 77,2% des GAB (guichets automatiques de banque), détiennent 81,5% des comptes bancaires de la clientèle et emploient 69,6% des agents du système bancaire », précise la Commission. De plus, ces entités cumulent 83,9% du résultat net global du système bancaire.
Les données de la Commission bancaire indiquent également que 17 autres groupes de moindre envergure, détenant moins de 2% des actifs chacun, contrôlent 30 établissements de crédit de, totalisent 8,8% des actifs, détiennent 6,2% des implantations, 5,7% des GAB, 3,9% des comptes bancaires de la clientèle et emploient 8,9% des effectifs. Leur contribution au résultat net global du système bancaire est ressortie à 5,6% au 31 décembre 2019.
Durant la période sous revue, 108 des 148 établissements bancaires en activité dans l’UMOA, soit 73,0%, sont affiliés à 29 groupes bancaires. « Ces entités concentrent 85,9% des actifs bancaires, 61,1% des guichets, 82,9% des GAB, 85,4% des comptes bancaires de la clientèle, 78,4% des employés et réalisent 89,5% du résultat net global », ajoutent les responsables de la Commission bancaire.
Quant au nombre de groupes bancaires en activité détenant chacun au moins 2% des actifs du système bancaire, il est ressorti à 12 au cours de la période, comme en 2018.
Sur le plan géographique, les29 groupes bancaires proviennent de l’UMOA, du Maghreb, de l’Union Européenne, de la Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO), de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEMAC), de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) et du reste du monde (RDM).
Les groupes bancaires de l’UMOA (banques dont les maisons‑mères sont installées dans l’Union), sont au nombre de neuf. Il s’agit de Coris Bank International au Burkina, Bridge Bank Group, NSIA Banque, SUNU en Côte d’Ivoire, ‑ BDM au Mali, Banque de Dakar Sénégal et African Lease Group , ECOBANK et ORAGROUP au Togo. Ces entités, qui totalisent 33,8% de part de marché, détiennent 37 unités dans l’Union, représentant 22,7% des agences et 35,4% des GAB, emploient 26,4% des effectifs, concentrent 28,8% des comptes bancaires de la clientèle et 32,1% des dépôts.
« Elles portent 30,7% des crédits à la clientèle et réalisent 35,3% du résultat net global », ajoute la Commission.
Avec une part des actifs de 30,2%, les sept groupes bancaires du Maghreb (BSIC, Libyan Foreign Bank de la Libye, ABI, Attijariwafa bank, BOA du Maroc, BCI de la Mauritanie, TLG Finance de la Tunisie) présents dans l’Union disposent de 42 entités. Ils, représentent 26,1% du réseau d’agences, 25,2% des GAB et emploient 30,1% des effectifs. Ils détiennent 35,2% des comptes de la clientèle, 29,3% des dépôts et portent 30,7% des crédits octroyés. « A fin décembre 2019, souligne la Commission bancaire, ces institutions contribuent à hauteur de 29,8% à la formation du résultat net global réalisé par le secteur bancaire ».
L’activité de ces groupes est dominée par les entités marocaines, avec 25 établissements de crédit affiliés à trois groupes qui figurent parmi les cinq premiers. Ces institutions concentrent 26,1% de part de marché, 25,9% des dépôts, 26,5% des crédits octroyés à la clientèle et 29,5% du résultat net global. Elles représentent 21,5% des implantations, 20,0% des GAB, 32,9% des comptes bancaires et 24,3% des effectifs.
Les trois groupes bancaires européens (BNP Paribas, Société Générale de la France et Standard Chartered Bank du Royaume Uni) avec dix (10) filiales, représentent 14,6% des actifs, 7,2% du réseau d’agences, 14,4% des GAB, 12,5% des comptes de la clientèle et 13,8% des effectifs. Ils mobilisent 16,6% des dépôts et sont à l’origine de 17,6% des crédits accordés à la clientèle. Ces entités ont dégagé 17,6% du résultat net provisoire du secteur bancaire.
Leurs activités sont dominées par les deux groupes bancaires français qui totalisent 14,0% de part de marché, 16,0% des dépôts, 17,2% des crédits octroyés à la clientèle et 17,3% du résultat net global de l’UMOA.
Avec une part de marché de 3,1%, les groupes bancaires de la ZMAO, au nombre de trois (First Bank, GTBank et UBA), proviennent exclusivement du Nigeria. Leurs sept unités bancaires en activité détiennent 3,0% du réseau d’agences, 4,7% des GAB, 7,4% des comptes bancaires et 4,9% des effectifs du personnel. Elles mobilisent 3,5% des dépôts et octroient 2,1% des crédits à la clientèle dans l’Union. L’apport au résultat net global du système bancaire est estimé à 3,8%.
Le groupe bancaire originaire de la CEMAC (BGFIBank du Gabon) dispose de trois entités bancaires qui détiennent 0,4% du réseau d’agences, 0,9% des GAB, 0,1% des comptes bancaires et 1,0% des effectifs du personnel, mobilisent 1,7% des dépôts et sont à l’origine de 2,2% des crédits à la clientèle. Leurs actifs représentent 1,8% du total des bilans de l’Union. Le résultat net global de ce groupe représente 0,1% de celui de l’Union.
Les deux groupes bancaires de la SADC (Standard Bank de l’Afrique du Sud et African Guaranted Fund, de l’Île Maurice dont le siège opérationnel est au Kenya), avec deux établissements de crédit qui détiennent 0,1% du réseau d’agences et des effectifs du personnel, mobilisent 0,1% des dépôts et sont à l’origine de 0,1% des crédits à la clientèle. Leurs actifs représentent 0,2% du total des bilans de l’Union. Le résultat net global de ces groupes est ressorti déficitaire.
Les groupes bancaires du RDM sont au nombre de quatre (Tamweel Africa Holding de l’Arabie Saoudite, Citigroup des USA, Crédit Libanais du Liban et Afriland First Group de la Suisse). Avec 2,2% de parts de marché, ils détiennent sept établissements, 1,7% du réseau d’agences, 2,2% des GAB, 1,3% des comptes bancaires et 2,1% des effectifs. Ces institutions représentent 2,3% des dépôts et 2,5% des crédits à la clientèle. Elles ont contribué à hauteur de 3,2% à la formation du résultat net global.