Ni les coups de fils du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, encore moins les concertations discrètes au sein du syndicat des chefs de l’Etat (Union Africaine) n’ont pu décanter la situation en Côte d’Ivoire. Pouvoirs et opposition s’accusent de blocage. Selon nos sources, la première mission de bons offices et d’évaluation conduite du 21 au 27 septembre par le ghanéen Mohamed Ibn Chambas, représentant du Secrétaire Général de l’ONU pour l’Afrique de l’ouest, a accouché d’un rapport carabiné en concordance apparemment avec les rapports d’alertes des organisations régionales et des organisations non gouvernementales.
La communauté internationale, longtemps restée au chevet de la Côte d’Ivoire, entre 2002 et 2014, qui ne ménage aucun effort pour anticiper sur une crise pré-électorale, a mis à cet effet sur pied une mission tripartite dans le cadre du mécanisme d’alerte précoce de prévention de conflits et de maintient du climat de la paix.
De son côté, le président Alassane Ouattara, un moment opposé à une telle démarche, a fini par accepter la venue d’une mission de prévention diplomatique tripartite (CEDEAO ONU UA). Le président ivoirien aurait, avancent des sources, posé comme condition que cette mission soit conduite par la CEDEAO et non par l’ONU ou l’Union Africaine dont la présidence est assurée par l’Afrique du Sud. Toutefois, au sein de l’ Union Africaine et de la CEDEAO, on prend le souhait de maintenir hors de la mission le président de la commission de la Cedeao l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, ancien ministre des Mines du président Ouattara.
C’est dans cette optique que la ministre des Affaires Etrangères du Ghana dont le pays assure la présidence en exercice de la Cedeao a pris la tête de la mission avec un casting de diplomates de haut niveau constitué des commissaires politiques de l’UA, de la Cedeao et du représentant de l’Onu pour l’Afrique de l’Ouest. Cette mission s’est déroulée du 4 au 6 octobre au bord de la lagune Ebrié. La mission qui, durant 48 heures, a mené une « opération de déminage », a constaté le manque de consensus deja relevé dans le rapport de Ibn Chambas.
Par ailleurs, la mission tripartite a constaté l’échec de la mise en œuvre du mécanisme de prévention sans le préciser dans son communiqué final mais les langues se sont déliées au sein des instances de la CEDEAO. Le pouvoir campe sur ses positions en faveur de la tenue du scrutin le 31 octobre. De son côté, l’opposition et certaines organisations de la société civile arguent que les conditions de la tenue d’une élection présidentielle ne sont pas garanties. L’opposition exige le respect des décisions de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples notamment sur la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) centrale et les CEI locales. La Cour Africaine a d’ailleurs suspendu la participation de ses membres au sein des différentes instances de la CEI, exigeant entre autres l’ annulation des décisions judiciaires qui écarteraient Guillaume Soro et Laurent Gbagbo du scrutin du processus électoral .
Au niveau de la Cedeao, les mots utilisés dans les rapports sont pesés et soupesés. Il y a deux semaines, des messages d’ alertes déposés sur le bureau du Commissaire ont du être modifiés sur la forme en gardant le fond pour ne pas agacer, semble t-il, le chef de l’Etat Ivoirien. Celui-ci ne voudrait pas que son agenda soit perturbé par des interférences et injonctions de toutes sortes. Le président Ouattara, devenu souverainiste, maintient donc le cap sur une mer agitée. La tension est vive à quelques jours du meeting de l’opposition ivoirienne qui a lancé il y a quelques semaines le mot d’ordre de désobéissance civile, ultime occasion pour faire la démonstration de son union sacrée et d’action. Les câbles diplomatiques entre New York, Pretoria, Addis-Abeba, Abuja, Paris, Bruxelles et Genève sont actifs. Une médiation selon nos sources est entrain d’être concoctée au nom de la prevention et du mécanisme l’alerte précoce . La Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins.
Un commentaire
Vous voyez les Retombés des Erreurs commisent pas la CEDEAO en laissant FAURE GNASSINGBE du Togo a faire un 3eme voir 4eme mandat?maintenant cette CEDEAO a le Dos le mur car elle pourra pas dire non a Watara ni a Condé.et cela va continuer.cest vraiment une honte.on a finalement compris que cette CEDEAO est une Association d’entraide entre nos Dirigeants.Elle ne se soucis pas du bien etre de nos etats.mais tout cela finira bien.