Alors que l’avenir de l’emploi notamment des jeunes s’assombrit de plus en plus sur le continent avec les effets dévastateurs du Coronavirus, la Banque mondiale pour l’Afrique livre des pistes de solutions.
Dans son nouveau rapport Africa’s Pulse intitulé « Tracer la voie de la relance économique » et publié le 8 octobre 2020, l’institution multilatérale prescrit un agenda de réformes axées autour de 3 piliers pour doper l’emploi dans la région.
Il s’agit d’abord d’investir lourdement dans l’infrastructure numérique, mais aussi dans la régulation du secteur. Cette mesure apportera plus de compétitivité et d’accessibilité aux populations, permettant en effet d’avoir un internet fiable, accessible, et qui sera un outil de relance économique.
Le deuxième axe de la réforme recommande aux pays africains de se focaliser immédiatement sur la transformation de la valeur ajoutée des produits avant l’exportation. Selon les statistiques, le continent dépend actuellement en grande partie de l’exportation des matières premières brutes. Une transformation permettra donc de créer des emplois pour la jeunesse africaine, mais aussi pour les femmes.
Le continent doit également accélérer le processus de création de chaînes de valeurs régionales, ce qui devra renforcer le commerce interafricain. D’ailleurs, la crise a permis aux pays de l’Afrique de l’est d’augmenter le commerce intra-régional.
Et enfin, le troisième axe de réforme est de mieux intégrer les pays africains sur le plan spatial. Une meilleure connexion des villes et des campagnes permettra d’augmenter la productivité du secteur agricole, moteur du développement. Cette nouvelle politique aura pour effet de réduire le coût des entreprises, qui à leur tour pourront créer des emplois nécessaires pour la jeunesse.
Pour Albert Zeufack, économiste en chef à la Banque mondiale pour l’Afrique, après la mise en place de ces réformes, le secteur privé doit aussi jouer pleinement son rôle pour aider à atteindre les objectifs de la relance à travers la création d’emplois.
Évoquant la problématique du financement, l’économiste a invité les bailleurs de fonds à participer à cette initiative afin de permettre aux pays africains d’investir dans le futur.
Par ailleurs, le responsable a souligné que la dette africaine a changé de structure. Ce qui menace la soutenabilité de la dette africaine, c’est surtout la dette commerciale (eurobons…). La dette privée qui ne repose pas naturellement sur une base concessionnelle, est plus lourde à rembourser.
Le rapport Africa’s Pulse prévoit un recul de la croissance à -3,3 % pour 2020, soit la première récession économique de la région depuis 25 ans. Par ailleurs, le document annonce un rebond de l’économie régionale dès 2021, avec cependant des variations de croissance d’un pays à l’autre. Si l’on s’attend à une reprise faible du côté de l’Afrique du Sud, la croissance globale pour l’Afrique de l’Est et australe devrait atteindre 2,7 %.