La Sahara Stock Exchange a ses logiques qu’un marché financier classique ignore. Si l’accord pour leur libération a été obtenue par dessus les dunes, l’homme politique malien Soumaïla Cissé et l’humanitaire française Sophie Petronin n’ont pas encore quitté les ergs de Tessalit, à 1400km de Bamako, dans ce Nord-est malien où il ne faut pas laisser son cheptel dehors. Les petites surenchères de dernière minute retardent la libération effective alors que les proches de l’homme politique malien parlent d’une question de temps.
Le Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) a revu ses prétentions à la hausse. Au lieu de 100 prisonniers à libérer, c’est désormais 200 dont certains dans d’autres pays de la sous région. Le groupe parle du président de l’URD, l’Union pour la république et la démocratie, mais ne fait pas nommément allusion à la française Sophie Petronin, pourtant dans le deal. Autre exigence des ravisseurs, des garanties quant au déroulement de l’opération d’échange.
D’après les informations, nombre d’intermédiaires sont engagés dans cette opération qui comporterait aussi une forte rançon. Mettant en avant ses relations tribales, Ahmada Ag Bibi, l’ancien député du RPM, le Rassemblement pour le Mali, parti du président Ibrahim Boubacar Keita, serait le principal arrangeur de l’opération. Proche de l’islamiste radical Iyad Ag Ghali, il jouerait les entremetteurs sans garantie de résultat.
Sollicité, Ousmane Issoufi Maïga, l’ancien Premier ministre, chef de la commission de négociation, s’est refusé à toute déclaration. «Nous ferons une déclaration le moment venu. Pour le moment, nous n’avons rien à commenter », affirme-t-il.
En attendant, il est clair que Soumaïla Cissé n’est pas arrivé hier à Gao, contrairement aux rumeurs qui soutiennent qu’il a passé la nuit dans la cité des Askia. Dans ce halo de mystères, des informations laissent entrevoir que l’opposant malien est en passe d’être «remis aux autorités administratives du Mali à Tessalit mais qu’il resterait un dernier détail à régler : la vérification de l’identité et du nombre des prisonniers libérés». Dans ce climat tendu, une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux et montrant Soumaila Cissé libéré, est venu rajouter de la confusion. « Il s’agit d’une ancienne vidéo tournée à Léré en mars dernier, quelques jours avant son enlèvement, lors de la campagne pour les législatives, nous confirme, un proche de Soumaila Cissé », cité par nos confrères du «lejalon».