Les emplois des systèmes financiers décentralisés (SFD)de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) relevant de l’article 44 de la loi portant réglementation des SFD (niveau d’activité atteignant un seuil de 2 milliards de FCFA d’encours de dépôts et de crédits) se sont établis à 1 435,2 milliards de FCFA (2,152 milliards d’euros) à la fin de l’année 2019, selon les données du secrétariat général de la Commission bancaire, l’organe communautaire de supervision des banques basée à Abidjan.
Comparés à l’année 2018 où ils s’élevaient à 1 368,1 milliards de FCFA, ces emploisont progressé, en variation annuelle, de 9,3%. « Leur structure reste dominée par les crédits à la clientèle (82,5% en 2019 contre 82,4% en 2018) », précise la Commission bancaire.
Les immobilisations financières représentent 2,7% des emplois en 2019 contre 2,4% un an plus tôt. Quant aux autres emplois (titres de placement, autres immobilisations, divers), leur part est ressorti à 14,9%, contre 15,3% en 2018. Les crédits à la clientèle ont augmenté de 9,4%, en rythme annuel, pour s’établir à 1 183,8 milliards à fin 2019. Selon la Commission bancaire, ils sont composés des crédits à court terme, des crédits à moyen terme, des crédits à long terme, des créances en souffrance et des opérations de crédit‑bail. Les crédits à court terme se sont élevés à 531,1 milliards de FCFA, soit 44,9% du total des crédits. Ils ont enregistré un accroissement annuel de 7,1%.
Quant aux crédits à moyen terme, ils sont chiffrés à 454,6 milliards de FCFA à fin 2019. Totalisant 38,4% des crédits, ils ont affiché une progression annuelle de 10,5% par rapport à l’exercice 2018. De leur côté, les crédits à long terme ont été évalués à 158,5 milliards de FCFA à fin 2019, soit 13,4% de l’ensemble des crédits des SFD relevant de l’article 44 portant réglementation des SFD. Ils ont augmenté de 15,3% en rythme annuel. Concernant les créances en souffrance, en termes nets, la Commission bancaire avance qu’elles se sont établies à 39,5 milliards de FCFA, soit une variation annuelle de 7,6%.
Les titres de placement ont été comptabilisés à 5,1 milliards de FCFA durant la période sous revue, en hausse de 2,7% par rapport à l’exercice précédent. Une forte croissance de 23,1% d’une année à l’autre a été relevée par la Commission bancaire au niveau des immobilisations financières qui se sont inscrites à 38,1 milliards de FCFA. Les autres immobilisations ont progressé de 6,6%, en glissement annuel, pour se situer à 107,8 milliards de FCFA en 2019. Quant aux divers emplois (créances rattachées, comptes de stocks, débiteurs divers, comptes d’ordre et divers, etc.), leur niveau a atteint 100,5 milliards de FCFA en 2019, se consolidant de 6,4% par rapport à 2018.
Quid de la qualité du portefeuille des SFD ? Sur ce point, les données de la Commission bancaire indiquent que l’encours des créances en souffrance brutes a augmenté de 5,4%, en variation annuelle, pour se fixer à 54 milliards de FCFA à l’échelle de l’UMOA à fin 2019. « En prenant en compte l’impact des provisions constituées, d’un montant de 14,9 milliards de FCFA, les créances en souffrance nettes s’élèvent à 39,5 milliards de FCFA en 2019 contre 36,8 milliards de FCFA un an plus tôt » ,souligne la Commission.
Le taux de provisionnement des créances en souffrance ressort ainsi à 27,7% contre 29,4% au terme de l’exercice 2018. Les taux brut et net de dégradation du portefeuille se sont établis, respectivement à 4,6% et 3,3% à fin 2019, en baisse de 0,1 point de pourcentage chacun par rapport à 2018. Au 31 décembre 2019, les SFD relevant de l’article 44 portant réglementation des SFD dans l’UMOA s’est élevé à 174 contre 158 en 2018.