À moins de quarante-huit heures du scrutin présidentiel prévu dimanche 18 octobre en Guinée, les candidats en lice sont sur le qui-vive ce vendredi, dernier jour de campagne, pour mobiliser ou convaincre les indécis. Dans cette euphorie, plusieurs sources concordantes ont signalé la veille, une mutinerie au camp Samorea de Kindia, situé à plus d’une centaine de kilomètres de Conakry dans le sud-ouest du pays, et l’attaque par des hommes armés du domicile de l’opposant Sidya Touré, leader de l’Union des forces républicaines (UFR) qui a préféré boycotter le scrutin.
La tension est montée d’un cran ces dernières vingt-quatre heures en Guinée. Alors que les principaux adversaires politiques en l’occurrence le président sortant, Alpha Condé et son opposant Cellou Dalein Diallo se disputent la mobilisation des foules en cette fin de campagne, la situation reste confuse au sud-ouest du pays où un haut gradé de l’armée, commandant du camp militaire de Samorea, colonel Mamady Condé, a été tué la veille par des soldats mutins. Kaloum, le centre administratif du pays abritant le palais présidentiel a aussitôt été bouclé.
Un calme précaire règne ce vendredi dans la ville de Kindia où les activités commerciales sont paralysées avec boutiques et magasins fermés. Alors qu’une opération de ratissage a démarré quelques heures après l’attaque du camp militaire de Samorea, le ministère de la Défense nationale s’est fendu d’un communiqué pour annoncer que la situation était sous contrôle, et que les mutins avaient été neutralisés.
Au cours de l’attaque, plusieurs blessés ont été signalés tandis que la prison civile de Kindia a également été la cible d’une attaque armée qui a permis à plusieurs prisonniers de prendre la poudre d’escampette. Quant à l’attaque de la résidence privée du leader de l’URF qui a été empêchée par plus d’une centaine de jeunes militants du parti, aucune communication officielle n’a filtré. Cet autre incident intervient seulement 48 heures après que Sidya Touré a été empêché et interdit de sortir du territoire, son passeport confisqué par les autorités.
C’est donc dans ce « contexte hautement explosif » que l’élection de dimanche devrait se dérouler. A cela ajoute la détermination inébranlable de Cellou Dalein, principal challenger d’Alpha Condé, à remporter le scrutin et la volonté renouvelée du président sortant à conserver le pouvoir à travers un troisième mandat. A suivre…