En RD Congo, les violons ne s’accordent pas au sujet de la prestation de serment de 3 juges récemment nommés par ordonnance présidentielle, annoncée pour mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple à Kinshasa.
Dans un communiqué officiel, le protocole du Chef de l’État signale que le Premier ministre et le ministre des Relations avec le Parlement n’ont pas été associés dans l’organisation, contrairement à la demande faite par le président Félix Tshisekedi lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 16 octobre 2020. Entretemps, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et le ministre Deo Nkusu, à qui le président de la République avait demandé de prendre toutes les précautions pour l’organisation de la cérémonie de prestation de serment « dans les jours qui suivent », ne se seraient-ils pas soumis à l’ordre pour être écartés ?
Dans le camp du Front commun pour le Congo (FCC) auquel appartiennent les deux membres du gouvernement, les ténors s’opposent au président Félix Tshisekedi quant à la nomination des juges en question. La présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, et le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, ont pris le soin de lui dire qu’ils tenaient au « respect des textes », soutenant que « l’ordonnance n’a pas respecté la Constitution et la loi organique portant organisation, fonctionnement et compétences de la Cour constitutionnelle ».
De l’autre côté, les membres du bureau du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), reçus par Félix Tshisekedi, ont affirmé que l’ordonnance présidentielle nommant les trois juges de la Cour constitutionnelle est « conforme et rien n’est illégal ».