Le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) vient de publier un Livre Blanc dans lequel il suggère ardemment la réforme de l’économie nationale en mettant un point d’honneur sur le développement industriel.
Le document que le Premier ministre Joseph Dion Ngute a qualifié comme étant « une contribution originale, impressionnante, riche et utile » consacre une place importante à la nécessité de développer une politique économique basée sur l’industrialisation considérée par les créateurs de richesses comme passage obligé vers une économie émergente.
Selon le Président du GICAM, Célestin Tawamba, « le Livre Blanc consacre un engagement phare de son exécutif et servira désormais de fil d’Ariane aux plaidoyers du Groupement. Il est le fruit d’une démarche participative qui a impliqué l’ensemble des commissions actives au sein du Patronat ».
Sous-titré « L’impératif industriel du Cameroun », le document revient notamment sur les choix de filières prioritaires du Plan Directeur d’Industrialisation (PDI) qui met un accent sur l’agro-industrie, les transports et l’énergie, en proposant des priorités dans les déclinaisons transversales et sectorielles à l’instar de la fiscalité, la gouvernance, le financement et surtout une réforme du dialogue public-privé.
Jusque-là, l’objectif des pouvoirs publics de transformer localement au moins 30% des matières premières est loin d’être atteint, aggravant le déficit commercial. Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la balance commerciale est structurellement négative. En 2018, le Cameroun a enregistré un déficit commercial de 533 millions de dollars et sur la période indiquée, le pays a importé pour 6,12 milliards de dollars de marchandises contre 3,80 milliards de dollars pour les exportations.
Dans un environnement économique difficile renforcé par la crise sanitaire liée au Coronavirus, les investisseurs s’attendent par exemple que la prochaine loi de finances donne une bouffée d’oxygène aux entreprises, dont 96,6% d’entre elles sont impactées par le Cvodi-19, rapporte une étude du GICAM. La situation est plus dramatique pour les Petites et moyennes entreprises (PME) qui constituent plus de 90% du tissu économique du pays, dont plus de 10 000 unités de production pourraient tomber en faillite alors que plus de 70 000 emplois sont menacés.