En RD Congo, trois nouveaux juges de la Cour constitutionnelle ont prêté serment ce 21 octobre 2020 sur insistance du président Félix Tshisekedi, malgré le boycott du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila et en l’absence des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que celle du premier ministre.
Nommés par ordonnance présidentielle le 17 juillet 2020, ces juges ont en effet prêté serment devant le chef de l’Etat lors d’une cérémonie solennelle organisée dans la salle de Congrès du Palais du peuple, à Kinshasa. Il s’agit de Kaluba Dibwa Dieudonné, de Kalume Yasengo Alphonse et de Kamulete Badibanga Dieudonné qui ont signé le Procès-verbal de prestation de serment par lequel la Cour constitutionnelle affiche complet. Et peut ainsi siéger et connaître des matières de sa compétence.
A noter que la nomination de ces juges n’a pas été du goût du FCC, une position clairement affichée par les ténors de la plateforme politique regroupement de l’ex-président Joseph Kabila qui n’avait pas été consultée. C’est le cas de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, et du président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, qui avaient indiqué au président Tshisekedi que l’ordonnance portant nomination de ces juges « n’a pas respecté la Constitution et la loi organique portant organisation, fonctionnement et compétences de la Cour constitutionnelle ». D’ailleurs, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba également issu du FCC ne s’est pas associé au processus.
Si dans son discours d’investiture le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi avait promis la paix, la sécurité, la consolidation de la démocratie et de l’avènement d’un État de droit, le bras-de-fer qu’il vient d’engager avec le clan de son prédécesseur augure des lendemains non moins incertains pour l’alliance au pouvoir, et la RD Congo.