La situation économique de la Côte d’Ivoire est au ralenti du fait de la tension politique qui prévaut, en prélude à l’élection présidentielle. A neuf jours du premier tour, l’inquiétude gagne du terrain. Et la situation sécuritaire laisse planer une incertitude quant à la tenue de l’élection.
A Abidjan, capitale politique de la Côte d’Ivoire, le ministère des Transports a fait le bilan des véhicules de transports en commun et de marchandises incendiés. « Le préjudice causé s’élève à plus de 2 milliards de F CFA pour les autobus Sotra détruits, et plusieurs centaines de millions de F CFA pour les véhicules de transport public de marchandises et de voyageurs », selon le ministère.
En effet, la désobéissance civile lancée par l’opposition prend de nouvelles tournures. Après de légères contestations, les militants de l’opposition durcissent leurs actions. Des barrages sont une nouvelle fois érigés sur les routes et dans les quartiers. Une situation qui a dégénéré à Bongouanou, ville située à environ 195 km au nord d’Abidjan, où des affrontements communautaires suivis de casses et pillages systématiques ont été constatés.
Si les choses se normalisent progressivement dans la ville de Bonoua, ce n’est pas le cas à Dabou. Dans cette banlieue à l’ouest d’Abidjan, les affrontements ont fait près de 7 morts. Face au climat de terreur et de violences, un couvre-feu y a été instauré depuis le mercredi 21 octobre.
Malgré la présence de la nouvelle mission ministérielle de la CEDEAO à Abidjan, invitant à mettre fin aux violences, la tension est donc restée vive. Pire, l’opposition a fustigé le communiqué de la délégation régionale, qu’il trouve « partial et sans importance ». L’organisation régionale avait notamment invité les partis de l’opposition à reconsidérer leur appel à la désobéissance civile, car « ils pourraient ne pas maîtriser les excès qui résulteraient de cette action de désobéissance ».