Le Tchad est en pourparlers avec ses voisins, en l’occurrence, le Cameroun et le Nigéria, pour le développement des projets d’interconnexion électrique en vue de réduire le déficit de l’électricité dont souffrent plus de 90% de la population.
Une délégation tchadienne conduite par le ministre de l’Energie, Ramatou Houtouin, vient de boucler une visite au Nigeria en vue de poursuivre les échanges au sujet du projet d’interconnexion des réseaux électriques reliant les deux pays. Un projet mis en hibernation ces dernières années à cause de l’insécurité liée aux attaques de la secte terroriste Boko Haram.
Sur plus de 14 millions d’habitants, moins de 5 % de Tchadiens ont accès à l’électricité selon le ministère de l’Energie. D’où des coupures intempestives d’électricité et d’interminables délestages qui frappent le pays, avec à la clé, une moyenne de 12 heures d’électricité par jour pour Ndjamena, la capitale, tandis que d’autres régions peuvent rester des jours, voire des semaines sans électricité.
La Banque mondiale (BM) qui participe au financement de la plupart des projets structurants énergétiques en Afrique centrale précise dans un rapport que ce déficit énergétique entrave le développement et contribue à maintenir la population dans la misère, avec plus de 50% d’entre elle qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Une situation difficile d’autant que ce pays d’hinterland ne dispose pas de ressources nécessaires pour promouvoir les énergies renouvelables.
Toutefois, le projet d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad connaît une évolution satisfaisante. En juin 2020, le groupe de la Banque mondiale a approuvé un financement de 385 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) pour l’interconnexion et le renforcement de l’approvisionnement en énergie électrique entre les deux pays.
Par ailleurs, plusieurs localités frontalières du Tchad sont ravitaillées en électricité du Cameroun notamment à partir du barrage hydroélectrique de Lagdo (Nord-Cameroun) d’une capacité de 72 Mégawatts (MW) en extension à 100 MW. A terme, ces projets d’interconnexion vont accroitre l’accès des Tchadiens.