La diaspora s’organise en club pour peser sur le cours des relations Europe-Afrique. Le Club Diasporafrica et sa fondatrice Amina Kara Mecheti ont même l’oreille, dit-on, des autorités françaises pour renforcer les liens avec les communautés africaines et le continent. L’emploi et l’entrepreneuriat sont deux thèmes prédominants. Et il est très plébiscité par les cadres de la diaspora africaine en Europe à l’instar de Dona Vitonou, responsable du campus de la Leardership University au siège social du constructeur aéronautique spatial mondial Airbus.
Pourquoi avez-vous intégré le Club Diasporafrica ?
Je me définis comme une Afropéenne engagée et de ce fait, contribuer et soutenir le Club DiasporAfrica est une façon pour moi d’avoir un impact sociétal important. Tout d’abord à travers les valeurs qui sont les miennes et que porte ce club emmené par sa charismatique présidente Amina Kara à savoir: la solidarité, la diversité, le courage, l’esprit d’entreprenariat. Ensuite parce que rendre visibles, mettre en lumière et accompagner tous les talents de la diaspora africaine sont des défis majeurs pour demain. Le monde a depuis de longue date porté un regard chargé de stéréotypes sur l’Afrique. Le Club DiasporAfrica ambitionne de casser ces stéréotypes en étant un créateur de valeurs, en bâtissant des ponts non seulement idéologiques mais aussi et surtout économiques entre l’Afrique et le monde, et en tant que Femme Leader, cela résonne en moi.
Intégrer dans un club comme celui de Diasporafrica, pourquoi faut-il se montrer dans ce type de réseaux ?
Premièrement, qu’il soit un acteur majeur dans l’écosystème de toutes les diasporas concernant l’emploi, la formation, la communication et ce d’autant plus dans le contexte actuel. Que ce soit un outil de «résilience» pour toutes celles et ceux qui souhaitent rebondir en cette période face au COVID 19. Ensuite et de façon plus globale, je souhaite qu’il contribue à montrer et valoriser toute la richesse et les capacités de ces talents issus de la diaspora africaine, en effet, d’ici à 2030, la population du continent africain représentera 25% de la population mondiale et l’Afrique sera considérée en 2050, comme le continent le plus jeune avec 50% de sa population qui aura moins de 25 ans. La formation, l’emploi et l’investissement sont de ce fait des enjeux capitaux auxquels le Club DiasporAfrica apporte des solutions très concrètes. Je souhaite enfin qu’il porte ses valeurs à travers la Charte de la Diversité africaine que nous souhaitons promouvoir et ainsi inciter les entreprises et institutions à contribuer au développement d’une société plus inclusive et plus ouverte.
Il faut dire que votre parcours est aussi un symbole de réussite au sein de la République française. Vous êtes issue de l’immigration africaine et vous avez grandi en France avant de gravir les échelons..
Comme indiquée, je suis une afropéenne engagée, j’ai été élevée dans les quartiers dits « difficiles » de Toulouse avec plus de 20 nationalités différentes. Adolescente on m’a toujours dit : « venant des quartiers, faire des études longues, cela va être difficile », un peu plus tard on m’a répété : « tu sais en tant que fille, c’est encore plus difficile de réussir dans les filières techniques et scientifiques » et me voici aujourd’hui plus de 15 ans après avec un parcours qui rompt avec les stéréotypes. Sortie Major de promotion Ingénieur en structures aéronautiques composites, j’intègre rapidement Airbus et dépose mon premier brevet industriel international. Tour à tour, Cheffe de projet et Manager dans des milieux technologiques de pointe et très masculins, je me vois proposer le poste de Responsable Inclusion et Diversité Airbus France et depuis peu celui de Responsable du Campus Leadership University à Toulouse (siège social d’Airbus). Très engagée dans la société civile, j’accompagne depuis près de 20 ans les jeunes, les femmes et les hommes des quartiers au plus haut niveau à travers des programmes sur le leadership (gérer sa motivation, mener un projet, oser, développer sa confiance en soi…) et ai ainsi été distinguée Chevallier de l’Ordre des Palmes Académiques en 2019. J’ai par ailleurs été finaliste du Prix « Femmes de l’économie » en innovation sociale la même année.
Intégrer un club consiste à favoriser une forme de co-émergence et de synergie, quelles sont vos perspectives dans ce cadre ?
Intégrer ce club est un outil efficace de réseautage dans le domaine de l’emploi, la formation, la communication et ce d’autant plus dans le contexte actuel. Ensuite et de façon plus globale, je souhaite qu’il contribue à montrer et valoriser toute la richesse et les capacités de ces talents issus de la diaspora africaine, en effet, d’ici à 2030, la population du continent africain représentera 25% de la population mondiale et l’Afrique sera considérée en 2050, comme le continent le plus jeune avec 50% de sa population qui aura moins de 25 ans. La formation, l’emploi et l’investissement sont de ce fait des enjeux capitaux auxquels le Club DiasporAfrica apporte des solutions très concrètes. Je souhaite enfin qu’il porte ses valeurs à travers la Charte de la Diversité africaine que nous souhaitons promouvoir et ainsi inciter les entreprises et institutions à contribuer au développement d’une société plus inclusive et plus ouverte.