L’actualité du continent se conjugue sous le prisme de la violence. De la Côte d’Ivoire en Guinée en passant par le Mali et le Nigeria, l’Afrique se consume et se détruit avec au centre de la trame, des « pouvoiristes » opposés à l’éveil républicain.
Vague de contestations et soulèvements populaires. Manifestations de colère. Destruction et pillage des biens. Affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Assassinats…Ce sont là quelques clichés familiers que se partagent plusieurs pays du continent et dont l’Afrique de l’Ouest semble malheureusement incarner depuis quelque temps les fleurs du mal.
Une Afrique de l’Ouest, pourtant considérée comme « le laboratoire de la démocratie en Afrique » à la faveur du retour au multipartisme dans les années 1990. A travers des élections libres et transparentes, le message était si fort et plein d’espoir surtout que pendant les trois décennies qui ont suivi les indépendances, cette région du continent était plutôt l’épicentre des putschs militaires.
Trente ans après le retour au processus démocratique que reste-t-il de l’Afrique de l’Ouest où l’on avait enregistré le plus grand nombre d’alternances démocratiques au terme des processus électoraux généralement consensuels ? Selon toute vraisemblance, faute de voir cette mutation démocratique se répandre dans tout le continent, et las d’attendre une hypothétique prime pour cette démocratisation, les mauvaises habitudes visiblement mises en hibernation ont rejailli en surface.
En somme, il fallait copier « les mauvais élèves », serait-on tenté de dire, en référence notamment à l’Afrique centrale si proche, mais qui, en dehors de quelques éclaircis, a pu contourner l’alternance démocratique par des subterfuges et la ruse.
Conséquence, le jadis laboratoire de la démocratie en Afrique a tôt fait de revêtir les habits des autocrates. La parade est vite trouvée. Modification de la Constitution et verrouillage du système électoral pour s’éterniser au pouvoir. Comme si on les avait obligés ou par mimétisme, ces pays avaient quasiment tous limités à deux, le mandat présidentiel. Cités en exemple par la communauté internationale et les partenaires au développement, beaucoup d’Africains en étaient fier. C’était malheureusement sans compter avec l’ivresse du pouvoir qui caractérise la plupart des dirigeants ou ceux qui l’aspirent à le conquérir.
Voilà où nous en sommes. En dépit de quelques différences sur le mode opérationnel, les violences actuelles en Côte d’Ivoire, Guinée, Mali et Nigeria sont dues pour des raisons pré ou post électorales. Des morts se comptent par dizaines, voire par centaines, tant dis que l’outil de production est détruit sans que cela n’émeuve les autocrates et leurs affidés, décidés de conquérir ou de conserver le pouvoir par tous les moyens.
Au regard de ce qui précède, l’on est en droit de se demander si le Burkina Faso, le Bénin, le Ghana, le Niger, le Sénégal, le Togo …, qui ont également rendez-vous avec les urnes ne vont pas aussi connaître des actes similaires pour les mêmes raisons.
La quasi institutionnalisation de la mal gouvernance est dramatique pour le peuple qui naturellement croule sous la misère et la pauvreté. C’est encore plus regrettable que des ressources qui auraient pu contribuer à la réalisation des projets de développement et concourir au bien-être de tous sont mises au service de quelques individus pour sauvegarder ou conquérir le trône. Dieu sait combien de temps il faudra et quels efforts consentir pour réparer les dégâts.
Il est en ressort que le peuple que ces pouvoiristes disent défendre lui sert seulement de marche pied pour assouvir leurs desseins inavoués. Seul un véritable éveil républicain des Africains permettra de renverser cette tendance.
Un commentaire
Commencer à dire à la Afrique est mal parte mais si DIEU veut ça va changer car la terre va juger tout le monde selon leurs actes