D’aucuns y voient un nouveau de signe, un de plus, du rattrapage inéluctable des USA par la Chine. L’introduction en Bourse d’Ant Group se passe en dehors de New York. La filiale financière du géant Ali Baba compte lever jusqu’à 35 milliards de dollars, soit plus que le record mondial de 29,5 milliards de dollars détenus jusque-là par le saoudien Aramco, géant pétrolier.
« C’est la première fois que le prix d’une introduction en Bourse d’une telle taille, la plus importante de l’histoire, a été fixé en dehors de New York », a dit Jack Ma, fondateur d’Alibaba, maison-mère du géant chinois des paiements, lors du sommet du Bund à Shanghai. Le groupe chinois, positionné dans le commerce électronique, devrait être cotée simultanément à Hong Kong et sur le marché STAR à Shanghai. L’IPO sera souscrit à environ 68 et 69 yuan par action, soit entre 8,57 euros et 8,70 euros par action. Le livre d’ordres devrait être ouvert la semaine prochaine et la cotation pourrait débuter quelques jours après l’élection présidentielle américaine du 3 novembre, selon des sources.
Cette introduction en Bourse est considérée d’un mauvais oeil par le département d’Etat des Etats-Unis, qui a proposé à la Maison blanche d’inscrire Ant Group sur une liste noire d’entreprises chinoises, selon des sources contactées par Reuters. L’application de paiement mobile Alipay, fer de lance de la stratégie commerciale d’Ant Group, n’est pour l’instant pas accessible aux consommateurs américains aux Etats-Unis, selon le groupe chinois. Certains membres de l’administration américaine craignent toutefois que la Chine parvienne à l’avenir, via les produits d’Ant, à accéder à des données bancaires américaines sensibles.
Le Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), chargé de ce type de dossiers sensibles, avait bloqué en 2018 un projet de rachat par Ant Group du spécialiste américain du transfert d’argent Moneygram en invoquant des risques pour la sécurité nationale.