Le légendaire patron du groupe Samsung est décédé dimanche à l’âge de 78 ans. Ainsi, six ans après avoir été hospitalisé suite à une crise cardiaque, Lee Kun-hee, a finalement perdu la bataille contre la maladie, laissant derrière lui un conglomérat mondial que son fils, Jay Y. Lee, vice-président du groupe, aux manettes depuis 2014, devra encore porter plus haut.
Rien ne prédestinait cette petite entreprise familiale la géante que nous connaissons aujourd’hui avec des actifs évalués à 375 milliards de dollars allant de l’électronique à l’armement et au génie civil. Crédité d’une fortune de 20,9 milliards de dollars, Lee Kun-hee, l’homme le plus riche de la Corée du Sud, avait hérité l’entreprise de son père, Lee Byung-chull (dont il est le troisième fils), en 1987 et l’a fait passer d’un simple fabricant de l’électroménager bas de gamme au rang de plus grande entreprise technique au monde, devant Sony, Sharp, Panasonic.
Ces dernières années, Samsung dame littéralement le pion à l’américain Apple sur le marché des smartphone. Diplômé en économie de l’université Waseda à Tokyo et d’un MBA de l’université américaine de George Washingto. Trilingue, à l’aise en coréen, japonais et en anglais, le PDG de Samsung est un manager du changement. Quand il hérita de Samsung, alors positionné dans la moyenne gamme, il lança à ses collaborateurs cette phrase fétiche: « changez tout, sauf votre femme et vos enfants ». La filiale emblématique du groupe, Samsung Electronics, en a pris graine, devenant depuis l’un des premiers fabricants de semi-conducteurs dans le monde.
En plus de ce désir de changement et d’adaptation qui le caractérisait, le patron de Samsung avait le sang chaud. C’est un leader éclairé, un père de famille fouettard, directif et décisif, attendant de ses collaborateurs la disponibilité à mettre en oeuvre ses nombreuses idées. En 1995, Lee Kun-hee fut un autodafé de 150 000 téléphones Samsung, jugés de mauvaise qualité et imposa la culture du « zéro défaut », le bâton à la main.