Plus les jours passent, plus le Nigérian Aliko Dangoté renforce sa présence dans le secteur minier togolais. Sa structure Dangote Cement Togo a décroché deux permis de recherche pour les phosphates carbonatés dans le sud du pays dont le potentiel en la matière dépasse une simple hypothèse.
L’information a été donnée ce lundi 26 octobre par le quotidien ‘Liberté’, une parution locale. Le gouvernement togolais a octroyé au milliardaire nigérian Dangote, deux permis de recherche pour les phosphates carbonatés dans la zone de Kpomé Apéyémé et ses environs dans la préfecture de Zio, et dans la zone d’Akoumapé dans la préfecture de Vo.
Les arrêtés signés le 11 février 2020 au profit de Dangote Cement Togo SA précisent que les permis sont accordés pour une durée de trois ans, renouvelable à compter de la date de signature. Au terme de cette période, renseignent les documents, la société « devra produire un rapport détaillé décrivant tous les aspects qualificatif et quantitatif du gisement ainsi mis en évidence et manifester son désir d’engager la procédure pour une éventuelle exploitation ».
A défaut de la découverte d’un gisement économiquement exploitable, la concession correspondante sera automatiquement rétrocédée à l’Etat togolais sans aucune autre forme de procédure, selon la même source.
Trois mois avant l’octroi de ces permis, Aliko Dangote avait signé avec le gouvernement togolais à Lomé, deux accords de partenariat portant sur le secteur des mines. Le premier était relatif à la production d’engrais phosphaté, lequel sera à destination de la région ouest-africaine. Le projet estimé à 2 milliards USD par les deux parties devait débuter avant la fin de l’année 2019, alors que le deuxième accord prévoit l’implantation d’une cimenterie au Togo à partir du clinker togolais et nigérian, avec un investissement de 60 millions USD. D’une capacité annuelle de 1,5 millions de tonnes de ciments, l’usine devrait entrer en service « avant la fin de l’année » 2020.
« En transformant notre phosphate, nous allons non seulement créer des emplois, mais nous pourrons également mettre à la disposition de nos agriculteurs des engrais de bonne qualité et à un coût abordable », avait commenté le président Faure Gnassingbé dont le pays a produit près de 800 mille tonnes de phosphates en 2019, selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), en baisse annuelle de 21,5 %.
Des projets parallèles
Admis en 2011 au Togo Presidential Investment Advisory Council (TPIAC), Aliko Dangote avait confié depuis 2016 aux autorités togolaises, sa volonté de bâtir une cimenterie dans l’une des régions riches en clinker de leur pays. Déjà en 2013, il avait annoncé son souhait d’investir dans une centrale de 200 mégawatts au Togo, un projet jusque-là resté sans suite. Du moins, officiellement.
A noter que le Nigérian n’est pas le seul dans les bonnes grâces de Lomé qui compte redonne vie au secteur des phosphates dont la production est en baisse depuis au moins 5 ans. En 2018, la société TFC Sarl avait également obtenu un permis de recherche à Kara, dans le nord du pays.
En septembre 2015, l’israélien Elenilto avait obtenu le permis d’exploitation d’un mégaprojet d’exploitation et de transformation de phosphates carbonatés et d’engrais. Le groupe avait promis construire à l’horizon 2018, une usine d’acide phosphorique et d’engrais dont l’objectif est à terme d’exporter 3 millions de tonnes de phosphate de roche concentré par an, et de produire 500 000 tonnes d’acide phosphorique et 1,3 million de tonnes de fertilisants.