Une transition civile pour créer les conditions d’une « élection présidentielle juste, transparente et inclusive ». C’est ce que demande l’opposition ivoirienne au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle qu’elle a appelé à perturber.
Selon une déclaration lue par l’ancien premier ministre Pascal Affi Nguessan au nom des « partis et groupements politiques de l’opposition » ce dimanche à Abidjan, ces derniers « constatent la fin du mandat » du président Ouattara, et appellent à l’ouverture d’une « transition civile afin de créer les conditions d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive ».
Cette transition de 30 mois devrait avoir comme feuille de route, entre autres, la formation d’un gouvernement avec tous les partis politiques représentatifs et la société civile, l’installation d’un nouvel organe chargé d’organiser les élections en d’août 2022, l’organisation d’élections couplées (Présidentielle et législative) en octobre 2023, et la mise en application des rapports de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) incluant une autre concertation nationale. Cette dernière devrait aboutir à une révision constitutionnelle, à la mise en place d’une nouvelle législation électorale à partir de janvier 2022 et un référendum en juin-juillet de la même année.
Hier à la mi-journée, l’opposition avait indiqué que le scrutin qui se déroulait est un « échec », ajoutant ne pas être « concernée par ce qui s’est passé ». « Nos compatriotes ont boudé dans leur très large majorité ce coup d’État institutionnel et constitutionnel. Partout, les barricades ont été maintenues. Le mot d’ordre de désobéissance civile a été suivi par nos compatriotes », avait-elle dit après une campagne appelant à perturber l’organisation des élections. L’objectif était de parvenir au retrait du candidat sortant de la course.
En réponse, le parti au pouvoir, – tout comme le président Alassane Outtara et le président de la Commission électorale quelques heures plus tôt – a affirmé, tard dans la soirée, que « l’élection présidentielle s’est tenue », et que « le 31 octobre n’a pas été la journée du déluge comme prédit par l’opposition ». Déclaration d’Adama Bictogo, directeur exécutif du parti. « Nous avons notre première victoire », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
En attendant les résultats provisoires qui devront être donnés avant mardi, le parti au pouvoir se réserve de se prononcer sur le taux de participation estimé à moins de 10% par l’opposition. Il était de 54,63 % en 2015, et de 83,73 % en 2010.