En attendant la proclamation de la totalité des résultats du scrutin présidentiel tenu samedi 31 octobre en Côte d’Ivoire, le président sortant Alassane Ouattara est largement en tête des pronostics avec plus de 95% de suffrages exprimés lors du premier tour de cette élection que la mission de l’Union africaine (UA) a jugé satisfaisante, malgré, selon elle, un contexte politique caractérisé par l’absence de consensus. Mais dans le camp d’en face, la réaction ne s’est pas faite attendre.
Au moment où Alassane Ouattara et l’ensemble des militants du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’apprêtent à savourer leur victoire du scrutin dont l’opposition annonçait la non tenue, le porte-parole de la plateforme de ladite de l’opposition, Pascal Affi Nguessan, a annoncé ce lundi 2 novembre à Abidjan, la création d’un Conseil national de transition qui sera dirigé par Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ancien président de la République entre décembre 1993 et décembre 1999.
« Le peuple de Côte d’Ivoire, dans sa majorité, a suivi le mot d’ordre de désobéissance civile lancé le 20 septembre 2020 et celui relatif au boycott de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. En effet, le pouvoir en place et l’organe électoral illégal n’ont réussi à faire voter que 8% de l’électorat, malgré les bourrages d’urnes, toutes autres formes de tricherie, d’agressions et d’assassinats perpétrés contre les partisans de l’opposition », a déclaré Affi Nguessan du Front populaire ivoirien (FPI).
Selon l’ancien premier ministre, ce Conseil aura pour mission de revoir le cadre de l’organisation d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive. Et mettre en place, par la suite, un gouvernement de transition. A en croire Affi Nguessan, des assises nationales pour la réconciliation nationale seront organisées pour pacifier définitivement le pays.
Comme constaté, c’est donc un bras de fer qui semble se dessiner entre le président réélu (ce n’est qu’une question d’heures) et son opposition. Alors qu’Affi Nguessan persiste pour dire qu’il n’y a pas eu d’élection, la plupart des missions d’observations, présentes lors de ce scrutin dans la plupart des bureaux de vote, soutiennent qu’elle s’est bien déroulée et dans les règles, en dépit des poches minimes de tensions.
« Le vote s’est tenu, chacun s’est exprimé, a eu le droit de parole et s’exprime encore librement, et ceux qui voulaient se rendre aux urnes, mis à part ceux qui en ont été empêchés par endroits, estimés autour de 15% de l’ensemble du territoire, par ceux qui ont suivi le mot d’ordre de l’opposition, ont pu remplir leur devoir citoyen en toute liberté. Nous notons aussi la maîtrise générale des forces de l’ordre dans le sens où aucun dérapage n’a été relevé », a déclaré Cheickh Adjibou Soumaré de la mission d’observation de la Cedeao.