Les États-Unis retiennent leur souffle. Au terme d’une élection donnée au candidat démocrate,Joe Biden, par tous les sondages, la réalité semble plus compliquée. Le fantasque Donald Trump,enchaînant les meetings ces derniers jours, a encore déjoué nombre de pronostics. Ainsi, le Texas qui vote républicain depuis 1976 serait resté aussi profondément rouge que ses puits de pétrole sont enfoncés dans son sol symbole du complexe militaro-industriel.
Pour l’emporter dans cette fédération de 52 États, un candidat doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des Etats. Pour l’instant, Joe Biden devance Donald Trump avec 238 grands électeurs contre 213 pour le candidat républicain.
Bien que devancé, Donald Trump a proclamé sa victoire: « C’est une escroquerie pour la population américaine. C’est une honte pour notre pays », a-t-il scandé à 2 h 30 mercredi matin. « Nous nous apprêtions à gagner cette élection. Et bien franchement, nous avons gagné cette élection », a-t-il clamé, après être arrivé sur scène au son de l’ode militaire Hail to the Chief.
De son côté, Joe Biden, joue la sagesse: “Comme je l’ai dit depuis le début, ce n’est pas à moi ou à Donald Trump de dire qui a gagné cette élection. C’est la décision de la population américaine », a -t-il insisté depuis le Delaware.
Pour le moins, la grande vague démocrate, espérée par ceux, dans le camp Biden, qui se prenaient à rêver de victoires historiques en Caroline du Nord, en Géorgie ou encore au Texas, n’aura pas lieu. Donald Trump a même remporté la Floride face à Joe Biden, une victoire nette qui lui permet de continuer à croire en la possibilité d’un second mandat.
En revanche, Joe Biden l’emporte en Arizona (onze grands électeurs). Il s’agit du premier Etat de la soirée à basculer du camp républicain vers celui des démocrates. En 2016, Donald Trump y avait été choisi. Mais le chemin de Joe Biden vers la Maison Blanche passe désormais davantage par le Nord industriel du pays. L’objectif affiché est de reprendre trois Etats, arrachés sur le fil par Donald Trump il y a quatre ans : le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie. Le candidat démocrate remporte également les Etats du Minnesota et du New Hampshire.
Le taux de participation risque de franchir un nouveau record cette année. Le New York Times prédisait mardi soir qu’il pourrait atteindre 67 %. Il y a quatre ans, ils n’étaient que 55 % des électeurs éligibles à s’être prononcés. Le dernier record date de 1908, lorsque près de 66 % des Américains pouvant voter s’étaient prononcés. En 2008, ils étaient 64 % à avoir voté lors du scrutin opposant le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain.
Albert Savana