Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a adoubé, au cours de la semaine, deux hommes cités dans un rapport de la Commission d’enquête parlementaire, interrogés par la brigade de répression des crimes économiques et financiers et placés sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’enquête préliminaire sur la gouvernance de l’ex-président Aziz caractérisée par la corruption.
Il s’agit de l’ancien ministre de la Justice Dia Malal Moktar débarqué du gouvernement en août dernier, et nommé le 4 novembre 2020 au poste de ministre secrétaire général du gouvernement, et Bahaye Ghaddé – membre de la famille Ghaddé qui contrôle à 100% l’un des plus grands groupes commerciaux du pays en l’occurrence Wafa Holdings – reçu au palais présidentiel le 5 novembre.
En nommant Dia Malal et en recevant Bahaye Ould Ghaddé, le président Ghazouani a provoqué une appréhension que son ministre de la Justice a tenté de dissiper. Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdallahi Ould Boya a déclaré en substance que l’enquête sur le « dossier de corruption » transmise à la justice par le parlement est menée avec le sérieux requis et ne peut être stoppée sans toutefois réussir à convaincre.
Dia et Ghaddé sont aboudés dans un contexte où la question de la création d’une haute cour de justice – seule habilitée à juger les crimes commis par les hauts fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions – est remise au goût du jour. Reste à savoir à quoi servira une telle cour quand ceux qui sont soupçonnés de corruption sont « blanchis » avant même de passer par quel procès que ce soit.