Face à son homologue français, Emmanuel Macron, le président Macky Sall du Sénégal a abordé la question de l’islam dans ce qui constituera l’un des temps forts du Forum de la Paix ouvert ce 12 novembre à Paris dans le contexte d’une sorte de diplomatie du vaccin en vogue ces derniers jours à l’Elysée. « Nous avons besoin d’étendre le spectre des discussions et de tenir compte des réalités des uns et des autres pour bâtir des valeurs communes. C’est tout à fait possible », a d’emblée déclaré le Chef d’Etat sénégalais en pesant bien ses mots.
Et de poursuivre. « Nous n’avons pas forcément les mêmes valeurs, nous sommes africains, vous êtes européens, nous sommes différents. Il faut que nous acceptions nos différences pour aller vers ce que nous voulons bâtir en commun ». Appelant de ses voeux à cette démarche commune pour combattre ceux « qui se nourrissent de la haine » et véhiculent un « discours hégémonique », le président sénégalais s’est insurgé contre ceux qui prétendent tuer au nom de l’islam.
« L’islam que nous connaissons nous au Sénégal, un islam de tolérance, ne peut pas aller vers cette direction ». Mais, s’empresse d’ajouter Macky Sall en direction de son hôte, « nous voulons aussi qu’il y ait de la tolérance vis-à-vis de l’islam tolérant ». Avant de conclure en insistant sur les « différences » et en appelant à la « défense des valeurs communes ».
Cette troisième édition du Forum de Paix a vu la présence autour du président français Emmanuel Macron, de Kristalina Georgieva, directrice du FMI, Charles Michel, président du Conseil européen, et Macky Sall, président du Sénégal. Créé à l’initiative du président français Emmanuel Macron, le Forum de Paris sur la Paix, qui s’est tenu pour la première fois en 2018, se veut une plateforme internationale de réflexion sur la gouvernance mondiale ayant pour objectif de réinventer le multilatéralisme. Pour une troisième édition consacrée à la réponse mondiale au COVID-19, le Forum de Paris sur la Paix se déroule cette année du 11 au 13 novembre en visioconférence avec un accent fort sur l’accessibilité du vaccin Covid-19, qui doit devenir un bien public mondial, accessible à tous.