Les Forces Armées Royales (FAR) marocaines ont mis fin dans la nuit du jeudi au vendredi au blocus de la route reliant le Maroc à la Mauritanie. Coupée au niveau du no mand land séparant les deux pays sur quelques kilomètres par environ 60 éléments se réclamant du Front Polisaro, la transaharienne était impraticable depuis des semaines, exposant des centaines de camions transportant fruits et légumes et autres denrées périssables en provenance du Maroc et de l’Espagne, à la pourriture. La crise durait depuis octobre 2020 et a tendance à être récurrente ces dernières années à l’approche de la présentation du rapport des Nations Unies sur le Sahara.
Selon le sobre communiqué des FAR daté de ce vendredi, un « cordon de sécurité » a été mis en place en vue de « sécuriser le flux des biens et des personnes à travers la zone tampon de Guerguarate », reliant le Maroc à la Mauritanie. Tantôt appelé Kandahar, tantôt Guerguérate, cette zone tampon est devenue une sorte de Bourse d’échanges des voitures, fusils, cigarettes de contrebande sur la plus empruntée des routes terrestres entre l’Europe et l’Afrique.
Les FAR précisent qu’il s’agit juste d’une opération de sécurisation. « Cette opération non offensive et sans aucune intention belliqueuse se déroule selon des règles d’engagement claires, prescrivant d’éviter tout contact avec des personnes civiles et de ne recourir à l’usage des armes qu’en cas de légitime défense », conclut le communiqué, très scruté ce matin à Tindouf, siège du Polisario, mais aussi à Alger, principal soutien de ce mouvement reliquat de la guerre froide, ou encore au sein du très inactif commandement de la mission des Nations Unies au Sahara, la Minurso, chargée de faire respecter le cessez-le-feu conclu en 1991 entre les parties en conflit.
Alimentée principale du Maroc en fruits et légumes, la Mauritanie a vu la tomate et la carotte flamber à des prix olympiques ces dernières semaines.