L’économie française sous Emmanuel Macron continue de tousser sous l’effet de la Covid-19 avec une dette en roue libre qui atteint 117% du PIB et un déficit public de 10,5% en 2020. Si l’agence de notation Fitch a bien maintenu la note AA de la deuxième économie de la zone euro, celle-ci reste en perspective négative.
Fitch, qui avait révisé en baisse les perspectives de la France de stables à négatives en mai dernier en raison des conséquences de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, estime que le pays reste soutenu par une économie riche et diversifiée, des institutions fortes et efficaces et un bon bilan de stabilité macro-financière. Le faible niveau des taux d’intérêt permet d’atténuer les effets d’une hausse de la dette publique provoquée par les mesures de soutien à l’économie frappée par la pandémie de coronavirus, ajoute l’agence de notation. (lire le rapport Fitch ici).
Les prévisions de déficit pour 2020 ont été révisées à la hausse en raison de mesures de soutien économique direct plus élevées que prévu pour faire face à la crise du COVID-19 d’une valeur d’environ 3,8% du PIB, dont 0,9% du PIB après l’annonce du reconfinement de quatre semaines à partir de la fin octobre et la baisse des recettes fiscales résultant d’un contexte macroéconomique plus faible. « Nous prévoyons que le déficit se resserrera en 2021 et 2022, sous l’effet du rebond de l’activité économique, à 7,3% l’an prochain et 5,0% en 2022 ».
Ces projections sont cohérentes avec une dette publique / PIB atteignant 117,6% cette année, puis culminant à 118,7% l’année prochaine, soit environ trois fois la médiane prévue «AA» (46,7%). Cela laisserait le taux d’endettement d’environ 21 pp plus élevé qu’en 2019. « Nous prévoyons que le taux d’endettement diminuera à partir de 2022; nos hypothèses de référence à cinq ans pour la dynamique de la dette publique supposent que le ratio d’endettement sera de 117% d’ici 2024 », estime Fitch dans son rapport du vendredi 13 novembre 2020.
Malgré le taux d’endettement toujours plus élevé, « nous prévoyons que les paiements d’intérêts en proportion des recettes publiques passeront sous 2,0% d’ici 2022, un creux historique (et sous la médiane «AA» de 2,2%). Cela reflète les faibles taux d’intérêt actuels (le rendement à l’émission d’obligations d’État jusqu’en octobre de cette année était de -0,12%), le maintien probable des conditions de marché favorables soutenues par la politique de la BCE et une longue maturité moyenne de la dette (environ huit ans), qui fournit une certaine compensation en cas de hausse des taux d’intérêt ».