Après avoir bouclé le financement du projet agropole sud, le Sénégal a entamé la phase de structuration de l’agropole centre couvrant les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel.
Le bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal Emergent (BOS), de concert avec la coopération belge à travers son agence d’exécution Enabel, a procédé lundi 16 novembre à Dakar, au lancement officiel de son laboratoire d’accélération du développement (LAB). Ce « LAB » s’inscrit directement dans le cadre du suivi du plan de relance annoncé lors du conseil présidentiel du 29 septembre 2020 et du plan d’action prioritaire ajusté et accéléré (PAP2A).
Ainsi, le Sénégal veut faire des agropoles (sud, centre et nord), le fer de lance du PAP2A dont l’objectif majeur est de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur à travers une industrialisation durable et inclusive. Dans un contexte de COVID-19, ce programme vise aussi à accélérer la souveraineté alimentaire sanitaire et pharmaceutique et à permettre une plus grande capacité d’intervention du secteur privé dans l’économie.
Dans le cadre des travaux du LAB, près de 200 participants (opérateurs, agriculteurs, administrateurs…) vont travailler pendant 5 semaines sur la structuration de l’agropole centre. Les parties prenantes vont se pencher sur les choix du modèle de gouvernance, des mesures d’accompagnement aux entreprises (fiscales et non fiscales) et sur des investisseurs. Les acteurs du LAB vont également élaborer une liste des projets assortis des résumés et Business Plan et un document de suivi du projet (macro-planning, KPIs, etc.).
Pour le ministre chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE), Abdou Karim Fofana, l’agriculture sera le moteur du plan de développement économique. Ce rôle central, souligne-t-il, a été confirmé à l’adoption du PAP2A en réponse aux effets de la Covid-19. Le Sénégal est résolument engagé a augmenté la part de la production agricole transformée, qui s’est située à moins de 20% en 2011.
Selon Christophe Yvetot, représentant de l’ONUDI, le Sénégal doit œuvrer à transformer davantage ces produits agricoles pour que l’agriculture puisse contribuer de manière significative à la création du PIB du pays. Selon ses statistiques, le pays de la Téranga ne transforme que près de 13% de ses produits agricoles, alors que l’Afrique du sud est à 90% et l’Afrique du nord entre 60 et 70%.
Pour sa part, Cheikh Fall, représentant secteur privé sénégalais, a soutenu que la pandémie confirme la nécessité et l’urgence d’une forte alliance pour un Sénégal industriel. « Cette pandémie nous a édifié sur l’impératif de réduire notre dépendance de l’étranger pour notre alimentation et sur les autres produits essentiels », a-t-il ajouté, rappelant que « la création des agropoles est une véritable avancée qui permettra au Sénégal d’entamer une véritable révolution agricole ».
Pour rappel, le Sénégal, dans le cadre du PSE, a créé trois agropoles intégrées (sud, centre et nord). Ce projet phare vise à renforcer la valeur ajoutée des produits agricoles et à réduire la dépendance aux importations de produits agroalimentaires.
Structuré avant fin 2019, l’agropole du sud, va démarrer son exécution en 2020 et sa mise en service avant fin 2022. Le projet a déjà bouclé son financement d’un montant total de 87,7 millions d’euros. Il générera 49500 emplois (14500 directs et 35000 indirects) et touchera environ 65000 ménages particulièrement les jeunes (60%) et les femmes (50%).
Pour l’agropole centre, la structuration complète se fera en 2020 et la mise en service avant fin 2024. Et l’agropole nord sera structuré avant fin 2021 et sa mise en service est prévue avant fin 2024.