Le premier ministre éthiopien Abiy Amed a dépêché son vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères auprès du président de la RDC, Felix Tshisekedi, pour lui présenter la situation du Tigré à deux mois du prochain sommet de l’Union Africaine.
En effet, le conflit interne qui oppose depuis le 4 novembre 2020, l’armée fédérale éthiopienne aux forces de la région dissidente du Tigré connait une escalade dangereuse avec le risque d’embraser d’autres pays voisins, eu égard aux tirs d’obus qui ont atteint l’Érythrée.
C’est dans ce contexte de crise interne qu’Addis-Abeba a entrepris un chassé-croisé diplomatique en vue d’obtenir auprès de certaines capitales africaines dont Kinshasa, un soutien politique et diplomatique. Ainsi, c’est en sa qualité de vice-président du bureau de l’Union Africaine et de futur président en exercice de l’institution continentale que le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a été sollicité par le gouvernement éthiopien.
Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères d’Ethiopie , Demeke Mekonnen Hassan, porteur d’un message du chef du gouvernement éthiopien Abiy Amed, a présenté ce mercredi 18 novembre à kinshasa au Chef de l’Etat de l’Etat congolais, l’évolution de la situation dans son pays de manière à expliquer les efforts entrepris en vue de rétablir dans les meilleurs délais, l’ordre en rétablissant l’autorité de l’Etat dans cette 9 ème région d’Éthiopie d’où était partie il y a trentaine d’année, la rébellion qui avait abouti à la chute du Negus Rouge Haille M. Minguissitu. Ce mouvement avait à sa tête des étudiants du Tigré dirigés par feu Meles Zenaoui et l’actuel président érythréen Isaias Afwerki. Le climat de paix qui règne entre Asmara et Addis-Abeba se trouve ainsi mis à l’épreuve du conflit dans le Tigré.
Au terme de son entretien avec le chef de l’Etat de la RDC, l’émissaire éthiopien a indiqué aux médias que son gouvernement gère la situation, et qu’il va rétablir l’ordre, la paix et l’autorité de l’Etat le plus rapidement possible. Assurant que l’exécutif a le contrôle de la situation et ne ménagera aucun effort pour mettre un terme aux velléités séparatistes dans le Tigré. Il a également dit en substance que « nous avons aussi parlé avec le président Tshisekedi du renforcement des relations bilatérales entre nos deux pays dans tous les domaines y compris dans le domaine hydroélectrique ».
Abordant la question barrage hydroélectrique de la Renaissance qui ravive les tensions avec l’Égypte dans la vallée du bassin du Nil, le chef de la diplomatie éthiopien a affirmé que les négociations avec l’Égypte se poursuivent et l’issue sera favorable pour les deux pays.
En prélude au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA de janvier prochain, le vice-premier ministre éthiopien a souhaité la bienvenue dans son pays au futur président en exercice de l’Union Africaine dès janvier 2021, et lui assure de tout le soutien de la République Fédérale de l’Éthiopie.