A l’initiative de CEPEX/TUNISIA EXPORT, près de 1000 industriels et entrepreneurs de 25 pays participent, du 18 au 20 novembre 2020, aux premières rencontres virtuelles interafricaines des entreprises pour un développement durable des échanges.
La Tunisie veut doubler le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique subsaharienne. Elle a donc convié les opérateurs économiques des pays de cette partie du continent à une rencontre virtuelle afin de mieux asseoir les bases de ce partenariat Sud-Sud.
A l’ouverture de ces assisses dénommées « Tunisia Africa E-Business Meetings » initiées par le Centre tunisien de promotion des exportations (Cepex/ Tunisia Export) qui se tiennent du 18 au 20 novembre 2020, les différents intervenants ont reconnu que l’Afrique doit impérativement se donner les moyens nécessaires et adéquats pour booster le volume des échanges commerciaux intra-africains estimés à 17%, lorsque les échanges commerciaux européens se situent à 68%. La Tunisie qui se fixe pour objectif de doubler le volume des échanges commerciaux et accroître son chiffre d’affaires dans les toutes prochaines années, a donc décidé de trouver une alternative au frein que constitue la pandémie à Coronavirus (Covid-19). Afin de nouer un partenariat durable avec les autres pays du continent.
« En dépit du développement remarquable du commerce de marchandises entre la Tunisie et le reste des pays du continent africain ces dernières années, le niveau des échanges demeure en deçà des attentes ». Tel est le constat fait par le chef de gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, le 18 novembre 2020 à l’ouverture des assises qui réunissent, durant trois jours, 1000 participants comprenant des entreprises et investisseurs de la Tunisie et de 25 pays du continent.
Face à cette réalité et au regard des opportunités d’affaires existant sur le continent, la Tunisie a décidé de promouvoir l’intégration africaine et les échanges commerciaux. Elle s’appuie, pour cela, sur les instruments internationaux notamment la création de la Zone de libre- échange continentale (Zlecaf) dont le lancement a été reporté en janvier 2021 pour améliorer ses indicateurs du commerce et les chiffres d’affaires des entrepreneurs et investisseurs du pays mais aussi du continent. Dans la même veine, le chef du gouvernement tunisien compte exploiter au maximum le partenariat noué avec le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et le statut d’observateur obtenu auprès de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Aussi, s’est-il félicité de cette plateforme qui permettra aux acteurs économiques du continent d’échanger et de nouer des partenariats solides.
Pour le ministre du Commerce et du Développement des exportations de la Tunisie, Mohamed Boussaid, cette rencontre économique est une bonne occasion aussi bien pour les participants « d’explorer de nouvelles opportunités de coopération et de partenariats mutuellement profitables » que pour l’Afrique dont la part dans le commerce mondial n’excède pas 5%. Selon lui, « le potentiel n’est pas encore suffisamment exploité du fait de l’inefficacité de l’intégration et des mécanismes d’intégration africains » de se mettre à niveau.
Pour sa part, Chileshe Kapwepwe, secrétaire générale de la Comesa, tout en relevant l’impact négatif de la Covid-19 sur les échanges commerciaux et l’économie du continent, a présenté son organisation comme étant une force au service du continent et de la Tunisie. Pour preuve, elle a expliqué avoir mis en place une plateforme devant bénéficier à 50 millions de femmes africaines et invité la Tunisie à s’y intéresser. Quant à Mme Karima Bounemra, directeur de l’Institut africain pour le développement économique et de la planification (IDEP), elle a indiqué que la Zlecaf est en adéquation avec les objectifs de la Tunisie car elle permettra justement aux Africains de bénéficier d’un marché de 1,3 milliard de consommateurs et un poids économique très important. Outre le développement de l’industrie, plusieurs autres secteurs de l’économie connaîtront un boom qui devrait être favorisé par la réduction des coûts du transport et de la logistique et le développement des chaînes de valeur.